Une campagne de sensibilisation sur les infections à chlamydia

Le Ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) lancent la première campagne web de sensibilisation dédiée à l’infection à chlamydia. Elle est articulée autour du site Info-ist.fr qui s’enrichit à cette occasion d’un questionnaire permettant à chacun d’évaluer son risque d’être infecté et d’obtenir des conseils personnalisés.

Diffusée sur Internet entre le 3 septembre et le 15 octobre, elle aura pour objectif d’informer les jeunes et tout particulièrement les 18-24 ans sur l’existence de cette IST, son absence de symptôme et l’importance du dépistage.

L’infection à chlamydia est la première infection sexuellement transmissible (IST) chez les jeunes 1. Elle se présente sans aucun symptôme dans la majorité des cas, il est donc possible d’être infecté sans le savoir. Le dépistage est la seule solution efficace pour dépister et prendre en charge cette IST qui, non soignée, peut avoir des conséquences graves, allant jusqu’à la stérilité.

L’infection à chlamydia, une IST discrète, aux conséquences parfois graves

Cette infection sexuellement transmissible est causée par la bactérie chlamydia trachomatis. Elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés et concerne aussi bien les femmes que les hommes. Si elle peut se manifester par des brûlures, de la fièvre ou des douleurs au bas-ventre, elle reste dans la majorité des cas asymptomatique: 64% des femmes et 68 % des hommes ayant eu un dépistage positif en 2009 n’avaient identifié aucun signe visible 2.

Cette absence de symptôme entraîne une découverte souvent tardive de l’infection qui peut dormir pendant des mois, voire des années avant de se compliquer, dans certains cas, en douleurs chroniques, grossesse extrautérine et stérilité tubaire (trompes de Fallope bouchées).

« L’infection à chlamydia est la principale cause de stérilité tubaire dans les pays industrialisés » souligne Thanh Le Luong, directrice de l’Inpes. Cependant, si l’infection à chlamydia entraîne davantage de complications chez les femmes, le risque d’infection et de transmission est tout aussi important chez les hommes. Il est important que les deux partenaires se fassent dépister, afin d’éviter tout risque de re-contamination.

Le dépistage, seul moyen efficace pour détecter et soigner l’infection

Outre l’utilisation du préservatif, qui reste l’unique moyen de prévention face aux IST, le dépistage représente à ce jour la seule solution efficace pour détecter et prendre en charge cette IST. Le dépistage est d’autant plus important que l’infection à chlamydia se soigne facilement.

Le test de dépistage permet de vérifier la présence ou non de la bactérie chlamydiae trachomatis au sein de l’organisme. Il consiste en un prélèvement local, urinaire ou vaginal, qui est ensuite analysé en laboratoire. Ce prélèvement peut être effectué dans le cadre d’une consultation de contrôle chez un médecin généraliste ou spécialiste (gynécologue ou urologue), au laboratoire d’analyse médicale ou dans l’un des centres de dépistage gratuits, accessibles sans rendez-vous :

• les centres d’information, de dépistage et de diagnostic des IST (CIDDIST),
• les centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG),
• les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF).

Le test de dépistage de cette IST ne doit pas être confondu avec le frottis du col de l’utérus, réalisé tous les trois ans par les femmes dès 25 ans et destiné à dépister le cancer du col de l’utérus. Une infection à chlamydia ne se voyant pas sur le frottis, il est important de faire au moins une fois un dépistage spécifique.

Une campagne de sensibilisation pour inciter les jeunes à se faire dépister

L’infection à chlamydia touche principalement les jeunes âgés de 18 à 24 ans : 3,6% des femmes et 2,4% des hommes de cette tranche d’âge sont infectés3. C’est pourquoi cette première campagne dédiée à l’infection à chlamydia souhaite tout particulièrement sensibiliser ce jeune public : informations sur le mode de transmission, caractère silencieux des symptômes, complications à long terme, moyens de protection et possibilités de dépistage et de traiter.

Lancée par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), cette campagne web intitulée « connaissez-vous chlamydia ? Nous pouvons tous être porteurs sans le savoir » s’appuie sur deux films viraux et des bannières Internet illustrant par un ton humoristique l’absence de symptômes de la maladie.

Diffusée entre le 3 septembre et le 15 octobre, cette campagne s’articule autour du site Info-ist.fr. A l’occasion de la campagne, ce site, créé par l’Inpes, s’enrichit d’un questionnaire permettant à chacun d’évaluer son risque d’être infecté et d’obtenir des conseils personnalisés notamment sur les modalités de dépistage les plus adaptées à sa situation.

Info-ist.fr

1 Rapport ECDC Guidance, « Chlamydia control in Europe » (étude menée auprès des jeunes européens de 15 à 25 ans sexuellement actifs), 30 juin 2009. 2 V. Goulet, E. Laurent, C. Semaille, Augmentation du dépistage et des diagnostics d’infections à Chlamydia trachomatis en France : analyse des données Rénachla (2007-2009), BEH 26-27-28, juillet 2011

Source : INPES