Inégalités de santé : Il faut « combler les carences de l’information statistique » en France, selon Roselyne Bachelot
Lors d’un colloque qui se tenait lundi 11 janvier et qui était consacré aux inégalités sociales de santé, Roselyne Bachelot, la ministre de la santé, a insisté sur la nécessité « de disposer d’indicateurs de santé qui tiennent compte des inégalités sociales et territoriales » et de cibler les actions afin qu’elles soient plus justes dans leurs effets.
« Les politiques de santé à spectre large, s’adressant à tous, parce qu’elles atteignent toujours en priorité les personnes les mieux informées et les mieux formées, ont démontré leurs limites. Pour être plus justes dans leurs effets, les actions engagées doivent être mieux ciblées. (…) L’imprécision de nos indicateurs constitue en ce sens une carence préjudiciable, occultant l’inégal partage du progrès accompli en matière de bien-être et d’espérance de vie. Ainsi, je partage le souci exprimé par le haut conseil de santé publique de combler les carences de l’information statistique dans notre pays », a expliqué Roselyne Bachelot dans son discours de clôture.
Au cours de ce colloque organisé par la direction générale de la santé et l’institut de recherche en santé publique avec la collaboration du haut conseil de la santé publique, sont intervenus notamment, Sir Michael Marmot, président de la commission « Déterminants sociaux de la santé » de l’OMS, Owen Metcalfe, de l’Institut de santé publique d’Irlande, membre du consortium européen « Determine », regroupant 59 institutions gouvernementales, agences ou associations de 26 pays de l’Union Européenne et dont les objectifs spécifiques sont notamment d’identifier et d’évaluer les politiques et les pratiques nationales pour promouvoir l’équité en santé et Thierry Lang, auteur du rapport sur les inégalités sociales de santé du haut conseil de la santé publique.
L’ensemble des intervenants ont insisté sur la notion d’un gradient dans les inégalités sociales de santé, gradient traversant l’ensemble des catégories sociales plutôt que sur une vision dichotomique, distinguant les personnes en situation de précarité des autres.
Dans son discours de clôture, la ministre a indiqué que les objectifs de la prochaine loi de santé publique devront intégrer la nécessité de réduire les inégalités sociale de santé en modifiant les déterminants de l’accès aux soins, à la prévention et au dépistage. Elle a insisté sur la nécessité « de disposer d’indicateurs de santé qui tiennent compte des inégalités sociales et territoriales » et de cibler les actions afin qu’elles soient plus justes dans leurs effets.
Elle a constaté « l’inégal partage du progrès accompli en matière de bien-être et d’espérance de vie », d’où la nécessité de poursuivre la recherche concernant les déterminants de ces inégalités. Roselyne Bachelot a rappelé que la lutte contre ces inégalités est déjà inscrite notamment dans le plan cancer et dans le plan santé environnement.
« L’approche transdisciplinaire avec l’appui des sciences sociales est indispensable. Lever les obstacles financiers à l’accès aux soins est nécessaire et pourtant pas suffisant », estime Roselyne Bachelot. L’inégalité d’information n’étant pas le moindre déterminant des inégalités de santé. La ministre a souhaité que » les objectifs de santé publique soient intégrés à toutes les politiques, afin qu’ils soient effectivement atteints, soulignant ainsi l’importance du travail en commun de l’ensemble des secteurs intervenants ».
Source : ministère de la Santé