Di-antalvic: un retrait total du marché programmé d’ici à quinze mois
D’ici à quinze mois, le Di-Antalvic devrait être complètement retiré du marché européen. Ainsi vient d’en décider la Commission européenne, suivant ainsi l’avis défavorable de l’Agence européenne du médicament (EMEA) rendu à la fin du mois de juin.
Contraintes de suivre, les autorités sanitaires françaises ont donc annoncé -malgré elles- le retrait progressif du Di-Antalvic et des autres médicaments associant le DXP (dextropropoxyphène) et le paracétamol. Cet antidouleur était prescrit en France depuis 1964 aux personnes qui ne sont plus soulagées par le paracétamol, l’aspirine ou l’ibuprofène. Question : par quoi les huit millions de Français consommateurs réguliers de Di-Antalvic ou autre Propofan vont-ils remplacer ces antalgiques ? C’est la question concrète qui préoccupe désormais les autorités sanitaires de l’Hexagone. En France, ces médicaments représentent un volume de vente considérable : environ 70 millions de boîtes par an. L’Afssaps a annoncé pour sa part qu’elle réfléchissait, avec les prescripteurs, à une nouvelle prescription de substitution.
Ces antalgiques de niveau 2, souvent associés à du paracétamol, sont largement utilisés pour traiter des douleurs aiguës (dentaires ou postopératoires par exemple) et pour soulager des douleurs chroniques, en particulier chez les personnes âgées. Le DXP est un opiacé apparenté à la méthadone qui peut provoquer une dépendance en cas d’usage prolongé. Mais le risque principal est celui de l’intoxication par surdose, volontaire ou accidentelle. En Suède 200 décès par an étaient dus à des surdoses , dont la moitié par accident. La Grande-Bretagne en a recensé 300 à 400 par an (dont 80% dues à des suicides).