Mediator : Jacques Servier se défend à l’Assemblée nationale
Le Figaro a rapporté dans son édition de jeudi l’audition à huis clos à l’Assemblée nationale de Jacques Servier et de son équipe dirigeante. Le patron du deuxième groupe pharmaceutique français a indiqué mercredi devant les parlementaires que l’affaire du Mediator constituait pour lui « une préoccupation majeure » et que les laboratoires « assumeront leur responsabilité » à l’égard des patients.
« Nous avons obtenu l’autorisation de mise sur le marché du Mediator en 1974 (…). En réalité, il avait été très soigneusement contrôlé par les autorités depuis 1976 (date du début de sa commercialisation). Nous avons eu toutes les autorisations ministérielles, super ministérielles nécessaires », a déclaré Jacques Servier rapporte Le Figaro.
« Il s’est passé en octobre 2009 quelque chose de tout à fait remarquable, l’agence a autorisé deux génériques un mois avant le retrait du Mediator. C’est un point sur lequel il faut insister parce que l’octroi d’un générique veut dire que l’on reconnaît qu’un produit soumis aux autorités est identique à la spécificité existante », a poursuivi M. Servier, âgé de 89 ans, qui estime avoir fais les frais d' »une campagne d’une violence et d’une agressivité assez extraordinaires ».
L’homme de 89 ans a par ailleurs attaqué l’Inspection générale des affaires sociales. « Nous n’avons jamais été reçus par l’Igas malgré notre insistance. C’est tellement contraire au droit contradictoire des démocraties que c’est un peu surprenant. L’Igas tire des conclusions qui n’appartiendraient qu’à l’autorité de la justice. L’Igas a enquêté en dehors de son champ de compétence », déclare-t-il dans l’enregistrement que s’est procuré Le Figaro. Des accusations que l’Igas a formellement démenties.
Autre point contesté par Jacques Servier : « l’appartenance du Mediator à la famille des amphétamines ». Selon lui, la « multiplication extraordinaire des cas de valvulopathies depuis une trentaine d’années est due au mérite des cardiologues. Ils ont bien travaillé et se sont servi d’instruments raffinés. Cela a permis de découvrir de plus en plus de valvulopathies peu importantes, quelquefois peu graves et parfois aussi complètement réversibles. Ceci a complètement changé la vision que l’on pouvait se faire il y a 50 ans des valvulopathies. A l’époque elles étaient peu nombreuses et on les détectait simplement à l’auscultation ».
Source : Le Figaro