Automédication : un marché français en léger recul en 2010
Selon l’AFIPA, l’association professionnelle qui représente les industriels du médicament d’automédication, l’année 2010 a été marquée par la stabilité du prix des produits d’automédication et un léger recul du marché. Pour autant, le libre accès s’affirme comme une tendance de société dans le secteur plus atone de l’automédication.
Selon les données annuelles IMS Health, le prix des médicaments d’automédication (1) demeure stable, comme ce fut le cas dans les années précédentes, avec une progression de 0.4% par rapport à 2010, ce qui porte à 4.60 euros le prix moyen du médicament d’automédication et à 5.63 euros pour le médicament vendu en OTC strict (2).
Le marché de l’automédication est toutefois en léger recul par rapport à 2010 avec -0.8% de chiffre d’affaires, comme le marché dit « de l’OTC Strict » avec un recul de -0.7% de son chiffre d’affaires. Ces variations s’expliquent principalement par une année 2010 sans pathologie notable et l’impact de la crise sur le pouvoir d’achat des ménages qui diffèrent leurs dépenses de santé.
Libre-accès : des perspectives encourageantes pour le secteur
Selon l’étude réalisée annuellement par l’université Pierre et Marie Curie – Paris VI auprès d’un échantillon de 511 personnes, le libre accès a franchi un cap en 2011. Cette offre de soins mise en place en 2008 convainc de plus en plus de patients-consommateurs. 60% y ont recours (31% en 2010) dont particulièrement les femmes de 18 ans à 56 ans, qui habitent dans des grandes villes.
Cette popularité croissante s’explique notamment par :
– l’autonomie que cette pratique confère : 60% des patients-consommateurs apprécient de pouvoir choisir seuls leurs médicaments ;
– le gain de temps que ce nouveau mode de consommation induit pour 54% des personnes interrogées (contre 38% en 2010).
« Par ailleurs, le développement du libre accès conduit au renforcement du rôle du pharmacien et de sa mission de conseil auxquels tiennent les consommateurs, qui sont 76% à se prononcer contre la vente de médicaments en grande surface. Les médicaments délistés qui constituent maintenant une véritable offre santé alternative pour le quotidien nécessitent néanmoins que soit portée une grande attention à l’éducation santé des citoyens », estime l’Afipa dans un communiqué.
2010 fut une année riche en switchs (3) avec Mopralpro, Pantozol control, Pantoloc control, Debricalm GE, Curanail, Brevoxyl et Curaspot. Les switchs, qui nécessitent souvent de longues années de préparation et l’obtention de nombreuses autorisations règlementaires, apportent aux patients-consommateurs des réponses à leurs problèmes de santé dans de nouvelles pathologies. « La bonne utilisation de nouvelles solutions ne peut se faire qu’avec un consommateur de plus en plus informé et responsable », souligne l’association.
Pour Vincent Cotard, Président de l’Afipa, « 2010 est une année en demi-teinte pour les chiffres du marché. Mais des signaux positifs, comme le nombre de switchs ou l’acceptation rapide du libre accès par les patients-consommateurs, nous donnent de l’espoir pour le futur. Aujourd’hui, l’importance que peut jouer l’automédication responsable est reconnue – les industriels de l’automédication ont été invités à participer aux Assises du Médicaments lancées il y a trois semaines par le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand – et nous poursuivons nos actions pour participer à la responsabilisation et à l’information du patient-consommateur ».
Sources : Afipa
*IMS Health
**Master Marketing de la Santé – Université Pierre et Marie Curie. Etude réalisée auprès d’un échantillon de 511 individus âges d’au moins 18 ans entre janvier 2011 et février 2011.
1 Automédication : médicaments de prescription médicale facultative non prescrits
2 OTC strict : médicament de prescription médicale facultative non remboursables et non prescrits
3 Switch : développement d’un médicament OTC à partir d’un médicament de prescription obligatoire