Aspartame: l’Anses lance une évaluation des bénéfices et des risques nutritionnels
L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a examiné deux nouvelles études portant sur d’éventuels effets sanitaires qui pourraient être attribués à l’aspartame ou à des boissons contenant des édulcorants alimentaires, dont l’aspartame. Dans un avis publié mardi , l’Agence confirme que ces deux nouvelles publications n’apportent pas de base scientifique suffisante pour une réévaluation de l’aspartame au plan toxicologique, mais indique souhaiter élargir ce travail.
L’Anses va ainsi mettre en place un groupe de travail chargé d’évaluer les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants intenses et la nécessité éventuelle d’élaborer des recommandations pour des populations sensibles qui seraient identifiées au cours de ce travail.
Les deux études examinées par l’Anses portaient d’une part sur les effets de l’aspartame chez la souris et d’autre part, sur la relation entre consommation d’édulcorants intenses (dont l’aspartame) chez la femme enceinte et l’augmentation du risque d’accouchement prématuré. Les motifs ayant conduit l’Agence à considérer que ces publications ne justifiaient pas de ré-évaluation de l’aspartame au plan toxicologique sont distinctes :
La première étude rapporte une augmentation de l’incidence de cancer chez la souris mâle après administration de très fortes doses d’aspartame incorporé dans l’alimentation et tout au long de la vie de l’animal. En raison des incertitudes et des déficiences méthodologiques présentées par cette étude, l’Anses indique qu’il n’est pas possible de transposer les effets observés à l’homme.
La seconde étude a été réalisée chez près de 60 000 femmes enceintes, et établit une association statistique entre la consommation de boissons gazeuses contenant des édulcorants et l’augmentation du risque d’accouchement prématuré. Toutefois, l’Agence considère, comme indiqué par les auteurs eux-mêmes, que ces résultats préliminaires ne permettent pas d’établir de lien de cause à effet entre la consommation de boissons édulcorées et l’augmentation du risque d’accouchements prématurés, et demandent à être confirmés.
En conclusion, l’Anses estime que ces nouvelles études n’apportent pas de bases scientifiques suffisantes pour une réévaluation de l’aspartame au plan toxicologique. Elle partage néanmoins la volonté de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) d’approfondir les enjeux toxicologiques des édulcorants dans le cadre de la réglementation européenne en vigueur, et y apportera son concours.
Au delà de ces interrogations d’ordre toxicologique, la question de l’intérêt nutritionnel des édulcorants intenses est régulièrement posée. Dans ce contexte, l’Anses va mettre en place un groupe de travail chargé d’évaluer les bénéfices et les risques nutritionnels des édulcorants intenses et la nécessité éventuelle d’élaborer des recommandations pour des populations sensibles parmi lesquelles les femmes enceintes- qui seraient identifiées au cours de ce travail.
Source : ANSES