La mise sur le marché des médicaments sous surveillance « entachée de conflits d’intérêts »
Selon le quotidien 20 Minutes, plusieurs médicaments « sous surveillance » ont été entachés de nombreux conflits d’intérêts au sein de l’Afssaps et de l’Agence européenne du Médicament. Dans une interview, Dominique Maraninchi, nouveau directeur général de l’Afssaps, annonce la mise en place de plusieurs mesures : intégrer des comités de patients à la commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments, comme c’est déjà le cas aux Etats Unis. Il révèle aussi que la prochaine réunion de la commission sera filmée et diffusée sur Internet.
20 Minutes a choisi de détailler l’histoire de quatre produits « sous surveillance», qui ont été jugés la semaine passée comme « dangereux » par l’UFC Que Choisir qui exige leur retrait immédiat : l’Arcoxia de Merck, le Zyban de GSK et le Valdoxan et le Vastarel, deux produits des laboratoires Servier. Selon le journal, « la Commission d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’Afssaps est au coeur de cette question ». Le quotidien rappelle que conformément au règlement de l’Afssaps, ses membres doivent sortir de la salle des délibérations si le médicament concerné est fabriqué par un laboratoire pour lequel ils travaillent. « Ils ne peuvent ainsi pas être juge et partie. Et c’est là que le bât blesse », estime 20 Minutes. Sur la dizaine de médicaments que le quotidien a passé au microscope, « tous été validés par des experts qui auraient pourtant dû quitter la salle des délibérations ». « Pour autant, impossible de dire que les conflits d’intérêts sont la seule cause du maintien sur le marché de ces médicaments dits dangereux », souligne cependant le quotidien.
« Intégrer les patients dans le processus »
Dans une interview au quotidien , Dominique Maraninchi, nouveau directeur général de l’Afssaps, estime qu’aujourd’hui « Il faut être parfait. La suspicion sur les conflits d’intérêts ne doit plus exister ». Ce dernier annonce que la prochaine commission d’AMM du 7 avril sera filmée et que des extraits seront diffusés sur Internet. De plus, Dominique Maraninchi souhaite intégrer les patients dans le processus , à l’instar des Etats-Unis avec les patient advocacy. « On peut imaginer qu’un comité de patients relit les protocoles. Et on va les intégrer aux réunions », indique-t-il au quotidien, précisant que cette procédure sera expérimentée « sur un ou deux sujets rapidement ».
Source : 20 minutes