Les chiffres 2011 du cancer en France
L’Institut de veille sanitaire (InVS) publie sur son site Internet des projections de l’incidence et de la mortalité par cancer en France pour l’année 2011, données issues d’un partenariat entre l’InVS, le réseau français des registres de cancer, Francim, le Service de Biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL) et l’Institut national du cancer (INCa), avec la collaboration du CépiDC – Inserm.
Chez l’homme, en 2011, on estime à 207 000 le nombre de nouveaux diagnostics de cancer (incidence) en France métropolitaine. Cette estimation est de 158 500 chez la femme. Le nombre de décès par cancer est estimé à 84 500 chez l’homme et 63 000 chez la femme.
Dans ces projections, cette année encore, avec 71 000 nouveaux cas, le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent chez l’homme avant le cancer du poumon (27 500 cas) et le cancer colorectal (21 500 cas). En termes de mortalité, le cancer de la prostate (8 700 décès) se situe après le cancer du poumon (21 000 décès) et le cancer colorectal (9 200 décès).
Avec 53 000 nouveaux cas en 2011, le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme avant le cancer colorectal (19 000 cas) et le cancer du poumon (12 000 cas). Le cancer du sein se situe en tête de la mortalité, avec 11 500 décès en 2011, mais le taux de mortalité diminue en France depuis près de 15 ans. Chez la femme, la situation concernant le cancer du poumon est toujours aussi préoccupante puisque incidence et mortalité sont en constante augmentation (8 100 décès par cancer du poumon en 2011). Le cancer colorectal représente quant à lui 8 300 décès chez la femme.
Ces projections utilisent les données des registres de cancer jusqu’en 2006 et les données nationales de mortalité par cancer observées jusqu’en 2008. Elles reposent sur différents scénarios de modélisation statistique selon que l’on privilégie la tendance la plus récemment observée ou la tendance globale. Pour chaque type de cancer, le scénario privilégié a été choisi par un groupe d’épidémiologistes en fonction des connaissances sur l’évolution des facteurs de risques de ce cancer ainsi que sur les tendances publiées dans les autres pays.
Concernant les deux cancers les plus fréquents, l’hypothèse d’une stabilisation de l’incidence a été retenue pour ces projections.
S’agissant du cancer de la prostate, la conjonction de deux effets est retenue pour fonder l’hypothèse. D’une part, l’arrêt de la montée en charge de diagnostics de cancers du fait d’une pratique intensive de dépistage, d’autre part un ralentissement du dépistage lié à une meilleure connaissance des risques de sur-diagnostic et de sur-traitement de ce cancer à évolution généralement lente. Des résultats internationaux et des données de l’Assurance Maladie confirment cette tendance à la stabilisation.
Pour le cancer du sein, les hypothèses sont fondées d’une part sur l’arrêt de l’augmentation de l’incidence en lien avec la généralisation du dépistage (augmentation du nombre de cas par « rattrapage »), d’autre part sur la moindre utilisation des traitements substitutifs hormonaux. On note par ailleurs une diminution du nombre de cas déclarés en Affection Longue Durée (ALD), de même que par les registres de cancers dans certains départements. Cette tendance à la baisse, également observée dans d’autres pays, doit être confirmée.
La publication de ces projections annuelles illustre la mise en œuvre des mesures du Plan Cancer 2 relatives à l’observation des cancers et au renforcement des registres existants (couvrant actuellement environ 20 % de la population) sans lesquels il serait impossible d’obtenir de tels résultats en France. La France est le seul pays européen à fournir des estimations nationales d’incidence et de mortalité par cancer pour l’année en cours.
* Projections de l’incidence et de la mortalité par cancers en France en 2011.
Source : InVS