Le VIH en France : la prévention se relâche
En France près de 85 000 personnes disposent d’une prise en charge au titre de l’infection par le VIH. Un nombre qui s’accroit chaque année. En 2006, 6 300 personnes ont découvert leur séropositivité.
Le rapport sur la prise en charge médicale de l’infection à VIH en France paru en septembre dernier, a révélé que malgré les progrès thérapeutiques spectaculaires de ces dernières années, l’épidémie reste active et que l’on constate uen recrudescence des IST depuis 2001, notamment de la syphilis. Les auteurs du rapport soulignaient un relâchement des mesures de prévention de la transmission sexuelle du VIH en particulier chez les hommes homosexuels.
Un dépistage tardif
Dans des pays comme la France, où le dépistage est bien accepté, gratuit, facilement accessible et souvent utilisé, le diagnostic tardif reste pourtant significatif. Aujourd’hui en France, on estime à 36 000 ceux qui sont porteurs du virus sans le savoir. Les experts réunis au Sommet Européen Diagnostic VIH la semaine dernière à Paris constatent que « certaines personnes se sentent hors d’atteinte et nient le risque. D’autres méconnaissent la maladie ou ne se sentent pas concernés car ils l’assimilent systématiquement à une prise de risque. Ainsi, les couples stables sont particulièrement touchés par le diagnostic tardif ». Autres freins au dépistage : la peur de la maladie, de la stigmatisation, de la discrimination, ou encore de la répression dans le cas particulier des migrants.
De nouveaux enjeux
« Lorsque le dépistage a été mis en place en France au début des années 80, l’enjeu majeur était d’endiguer l’épidémie tout en protégeant les malades contre une très forte stigmatisation. D’où, dans plusieurs pays, dont la France, le choix de conditions strictes visant à garantir à la fois un test fiable à 100%, mais aussi l’anonymat et la confidentialité », expliquent les organisateurs. Pour ces derniers, l’objectif aujourd’hui est d’amener ceux qui ne feraient pas spontanément la démarche à se faire diagnostiquer dans un centre de dépistage ou de demander à un médecin de leur prescrire un test. Et ce, dès qu’ils ont pris un risque.
Expérimentations locales
En France, l’ANRS (l’Agence nationale de Recherche sur le SIDA) et le ministère de la Santé viennent d’annoncer le lancement d’un programme d’expérimentation sur les tests non-médicalisés de dépistage rapide du sida réalisé en une demi-heure à partir d’un simple prélèvement au doigt. Premières villes à expérimenter le procédé : Montpellier, puis Bordeaux, Lille et Paris.