Complémentaires santé: les séniors paient 2,5 fois plus cher selon l’UFC-Que choisir
A la veille de la présentation du budget de la Sécurité Sociale 2012, l’association UFC-Que choisir s’inquiète dans une étude publiée mercedi d’un risque de démutualisation des seniors, dont le budget complémentaire santé est 2,5 fois plus élevé que celui de la population générale.
Selon l’association, en 2010, les ménages ont dépensé 41,9 milliards d’euros pour se soigner (6,7 milliards de plus qu’en 2006): 60% pour les cotisations de mutuelles, 40% pour les paiements directs (forfaits, dépassements d’honoraires, etc.). Chaque Français a dépensé 665 euros pour se soigner, contre 571 euros en 2006. Le coût de la santé a augmenté près de deux fois plus vite que leurs revenus. En parallèle, l’ UFC-Que Choisir constate que « la part des dépenses de santé prise en charge par l’Assurance maladie atteint en 2010 son niveau le plus bas depuis 1973, avec un fort transfert de charges vers les usagers ou leurs complémentaires santé (2,3 milliards d’euros) ».
Premières victimes selon l’association, les seniors du fait de soins plus fréquents et des tarifs des complémentaires qui augmentent avec l’âge. Une analyse menée par l’association sur 335 contrats de seniors, montre que la cotisation moyenne par personne couverte atteint 94 euros par mois. En 2011, les 60 ans et plus ont subi une hausse de leurs cotisations de complémentaire de 11,8% à garanties égales. Même sans nouveau transfert de remboursement de la Sécu vers les complémentaires, le taux d’effort des seniors pour acquérir une complémentaire serait de 8,9% d’ici 2020, et ils pourraient débourser jusqu’à 189 euros par mois.
Face au risque de démutualisation des séniors, l’association préconise une revalorisation de l’ACS (aide à l’acquisition d’une complémentaire santé) pour les personnes de plus de 50 ans. L’UFC-Que choisir demande aussi que soit « préservé le périmètre d’intervention de l’Assurance maladie ». L’association relève également que les hausses des taxes sont systématiquement répercutées sur les consommateurs, qui, en 2009, ont payé 7 milliards d’euros de frais aux complémentaires. Entre 2005 et 2009, les cotisations ont augmenté 56% plus rapidement que les prestations versées. Enfin, pointant un « vrai problème de concurrence entre mutuelles », elle préconise donc l’obligation de publier le niveau de remboursement d’actes les plus importants et la mise en place d’un indice de redistribution.
Ces proposition vont être adressées directement aux parlementaires qui sont censés examiner le projet de loi de financement de la sécu (PLFSS) pour 2012 fin octobre.