Pherecydes Pharma obtient un financement de la DGA pour le projet PACOBURNS
Pherecydes Pharma, une société biotechnologique installée à Biocitech, près de Paris, vient de recevoir un financement de 900 000 euros de la Direction Générale de l’Armement (DGA) dans le cadre du projet PACOBURNS. Il s’agit d’étudier l’intérêt des bactériophages contre les infections bactériennes résistantes aux antibiotiques, notamment pour les infections de la peau.
Le financement accordé par la DGA entre dans le cadre de son dispositif RAPID. Ce régime d’appui pour l’innovation duale, destiné aux PME et aux entreprises de taille intermédiaire, vise à soutenir financièrement des projets à fort potentiel technologique et commercial, innovants en matière de recherche industrielle et présentant des applications à la fois militaires et civiles. L’Institut de Génétique et Microbiologie de l’Université Paris XI et l’IRBA (Institut de Recherche Biomédicale des Armées) sont également partenaires du projet.
Le projet PACOBURNS vise à explorer la place et le potentiel des bactériophages comme moyen de lutte contre les infections bactériennes, en particulier contre les bactéries multi-résistantes aux antibiotiques. Il s’agit également de promouvoir l’utilisation des phages comme alternative crédible aux antibiotiques.
PACOBURNS permettra d’évaluer, sur des modèles animaux pertinents, l’efficacité thérapeutique, l’innocuité et la pharmacodynamique de deux cocktails de bactériophages. Le premier cocktail est destiné aux infections provoquées par les bactéries de type Escherichia coli, le second à celles causées par les bactéries de l’espèce Pseudomonas aeruginosa, sur des plaies brûlées surinfectées par ces germes résistants. Les essais chez l’homme sont prévus pour commencer début 2013.
Le projet cible un marché au sein duquel les antibiotiques sont de moins en moins efficaces. La résistance aux antibiotiques est en effet devenue un problème majeur de santé publique : on dénombre chaque année 25 000 décès dus aux bactéries résistantes aux antibiotiques en Europe.
Cet enjeu inquiète également les services de santé des armées qui recensent de plus en plus de résistances aux antibiotiques chez les soldats et les civils, notamment lors du traitement des brûlures profondes et des infections respiratoires.
Dans l’état actuel des recherches pharmaceutiques, aucun nouvel antibiotique n’est susceptible d’être introduit sur le marché avant 8 à 10 ans. C’est dans ce contexte d’impasse thérapeutique que la phagothérapie se présente comme une alternative réaliste aux traitements actuels en perte d’efficacité.
Source : Pherecydes Pharma