1 ophtalmologiste sur 2 partant à la retraite n’est pas remplacé
« 1 ophtalmologiste sur 2 partant à la retraite n’est pas remplacé ». Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) tire la sonnette d’alarme et lance une campagne d’information auprès des patients. L’enjeu : expliquer les causes de la pénurie d’ophtalmologistes sur le territoire.
Les ophtalmologistes de France vont recevoir cette semaine une affiche à accrocher en salles d’attente titrée : « 1 ophtalmologiste sur 2 partant à la retraite n’est pas remplacé ». Cette situation conduit à une disparition rapide de la population d‘ophtalmologistes sur le territoire… et à une augmentation mécanique des délais d’attente. Avec parfois des conséquences lourdes pour les patients qui ne sont pas traités à temps. Le Dr Jean-Bernard Rottier explique : « L’ophtalmologie est une spécialité médicale à part : les pathologies les plus graves, telles que les glaucomes et les DMLA, ne peuvent être dépistées à un stade précoce que lors d’examens systématiques. »
Selon le SNOF, 2 causes majeures sont à l’origine de l’augmentation des délais d’attente en ophtalmologie :
– l’explosion des besoins (3 fois plus nombreux depuis 1980) liée à l’accroissement et au vieillissement de la population (les personnes âgées sont plus sujettes aux affections oculaires : cataracte, glaucomes, cancers, DMLA…) ;
– une pénurie de praticiens causée par les départs en retraite non remplacés, faute d’internes formés en nombre suffisant.
Perspectives
Pour le Docteur Jean-Bernard Rottier : « Au rythme actuel, la population d’ophtalmologistes aura chuté de 40% en 2025, passant de 5500 à 3300 praticiens, alors même que les besoins vont exploser ». Pour réduire les délais d’attente, le SNOF propose deux solutions :
– favoriser le développement des délégations de tâches aux orthoptistes au sein des cabinets d’ophtalmologie. Ce système de coopération permet aux orthoptistes d’épauler les ophtalmologistes dans la prise en charge de certains actes, et d’accueillir en moyenne 30% de patients supplémentaires ;
– doubler les flux de formation en ophtalmologie, en faisant passer le quota d’internes en médecine formés à l’ophtalmologie de 1,5 % à 3 % / an.
Le SNOF invite les Français à signer une pétition disponible chez leur ophtalmologiste.
Source : SNOF