Etude: l’industrie du médicament, un moteur de la croissance industrielle en France
L’institut Coe-Rexecode, avec la participation de Thomas Rapp, a réalisé pour le Leem une étude sur la contribution de l’industrie du médicament à la réindustrialisation et à la croissance du territoire.
Cette démarche, fondée sur une méthodologie macro-économique originale et robuste, démontre que l’effet d’entraînement des entreprises du médicament sur le reste de l’économie est en forte progression (+ 17,9 % sur les dix dernières années) : chaque euro supplémentaire généré par les entreprises du médicament se traduit par 3 euros de valeur supplémentaire dans l’ensemble de l’économie française. Cette industrie apparaît plus que jamais comme un facteur de sortie de crise.
Dans un contexte préoccupant de désindustrialisation française, les entreprises du médicament offrent l’exemple d’une industrie fortement implantée sur le territoire, avec une production largement localisée dans les régions et un haut niveau d’exportations. Inscrite dans une mutation profonde de son modèle de recherche et développement et de son modèle économique, cette industrie se fonde de plus en plus sur une logique de développement de partenariats avec des secteurs connexes. Cette stratégie renforce les effets d’entraînement de l’industrie du médicament sur son environnement économique, qui sont aujourd’hui les plus dynamiques de l’ensemble de l’industrie manufacturière.
Un effet d’irrigation trois fois plus dynamique que la moyenne
Dans la dernière décennie, l’industrie du médicament a intensifié ses relations avec les autres secteurs industriels, avec un coefficient multiplicateur sur les secteurs industriels connexes de l’ordre de 1 pour 3 (précisément 2,97). Cet effet d’impulsion – déjà très fort en valeur absolue – se caractérise ces dernières années par une accélération trois fois plus rapide que dans les autres secteurs industriels : de 2000 à 2010, il s’est accru de 17,9 %, contre un 6,1 % seulement pour l’ensemble de l’industrie manufacturière.
Les branches dont le niveau de production est le plus influencé par l’évolution de la production de médicaments sont principalement l’industrie chimique, les activités de services (R&D scientifique), les activités de services administratifs et de soutien, et enfin les activités juridiques et comptables.
Du fait du développement des activités de recherche partenariale et de la tendance des entreprises du médicament à externaliser leur R&D, l’effet d’entraînement de la production de l’industrie pharmaceutique sur les activités de R&D s’est quant à lui accru de 56,5 % entre 2000 et 2010, contre 38,6 % pour l’ensemble de l’industrie manufacturière.
Un secteur de sortie de crise
Pour le Leem, qui représente l’ensemble des entreprises pharmaceutiques opérant en France, le médicament et les sciences du vivant représentent donc bien une réelle opportunité de développement et un enjeu économique majeur pour le pays. Une véritable filière se forme aujourd’hui autour de l’industrie du médicament : il est essentiel que les pouvoirs publics prennent la mesure de cette mutation, et qu’ils agissent de concert avec l’ensemble des acteurs concernés pour accompagner cette nouvelle chaîne de valeur industrielle, créatrice de croissance pour le pays.
Plus que jamais, l’industrie du médicament représente une solution de sortie de crise. Son potentiel de croissance sur le territoire conforte le caractère stratégique de ce secteur industriel pour le pays et l’importance de continuer à l’inscrire dans un dialogue soutenu avec l’Etat.
Autres enseignements de l’étude
L’industrie du médicament occupe en 2012 une place essentielle dans l’économie française :
– Un secteur fortement exportateur : Le taux d’exportation de l’industrie du médicament dépasse largement celui de l’industrie manufacturière (51,17 % contre 34 %), et les exportations de produits pharmaceutiques représentent, en 2011, 6,1 % des exportations totales françaises.
– Un poids dans le tissu industriel plus élevé en France que dans les autres pays européens : Le poids du chiffre d’affaires réalisé par l’industrie pharmaceutique dans le CA total de l’industrie manufacturière est près de deux fois plus élevé en France qu’en Allemagne.
– Un niveau de qualification moyen supérieur à la moyenne : La part des cadres, professions intellectuelles, et professions intermédiaires représente près des deux tiers de l’emploi du secteur, contre un tiers dans l’ensemble de l’industrie.
– Un secteur parmi les plus intensifs en R&D : Le montant des dépenses en R&D est en moyenne de 12,8 % de la valeur de la production de l’industrie du médicament, au deuxième rang derrière le secteur des produits informatiques électroniques et optiques.
A lire sur le site du Leem
– Etude complète LEEM COE-Rexecode 26 sept 2012
– Etude LEEM COE-Rexecode 26 sept 2012