Accès aux médicaments: le classement ATMF 2012 des laboratoires pharmaceutiques

L’Index sur l’accès aux médicaments (*)  de l’Access to Medicine Foundation (ATMF) établit le classement des vingt plus grandes sociétés pharmaceutiques relativement à leurs efforts visant à améliorer l’accès aux médicaments dans les pays en voie de développement. Une nouvelle fois, GlaxoSmithKline reste en première position. Cette année, le top comprend deux nouveaux venus: Johnson & Johnson et Sanofi, qui suivent de près le britannique.

« Les sociétés qui ont enregistré la plus grande progression sont Merck KGaA puis Johnson & Johnson et Bayer. C’est AstraZeneca qui a le plus reculé dans le classement. Boehringer-Ingelheim, Novartis et Roche ont également sensiblement reculé. Dans le bas du classement, on trouve les entreprises japonaises Takeda, Daiichi et Astellas », indique l’Access to Medicine Foundation.

 Tendances générales

« Dix-sept des vingt entreprises ont réalisé de meilleures performances qu’il y a deux ans. Le groupe de tête comprend maintenant sept sociétés, contre trois dans le précédent Index. Les différences entre les leaders du classement sont plus restreintes qu’en 2010. Dans le même temps, les entreprises en queue de peloton se sont rapprochées de la tête de la course », constate la fondation.

Les entreprises sont en train de mettre au point davantage de produits pour un nombre croissant de maladies qui affectent tout spécialement les pauvres. Leur collaboration s’est aussi accrue par rapport à il y a deux ans. Les objectifs fixés sont plus nombreux et certaines entreprises consacrent pas moins de 20% de leurs activités de recherche et de développement à la mise au point de produits répondant aux besoins des pauvres. C’est ainsi que Sanofi est en train d’adapter son médicament contre la leishmaniose, qui nécessite maintenant l’intervention de personnel sanitaire pour des injections répétées, afin d’en faire un produit que les patients pourront appliquer eux-mêmes sur la peau, à la maison. Johnson & Johnson collabore avec d’autres parties pour développer un test simple et rapide de dépistage de la tuberculose, ne nécessitant pas l’intervention de personnel sanitaire: il suffira aux patients d’effectuer un test respiratoire, les résultats seront fournis en quelques minutes.

De plus, un nombre croissant d’entreprises utilise des systèmes de tarification différenciée afin de faire baisser les prix pour certains pays ou groupes de population dans un pays donné. Elles appliquent ces systèmes à une plus large gamme de produits et dans un nombre croissant de pays.

Néanmoins, la fondation estime que les entreprises pourraient toutefois sensiblement améliorer leur approche dans plusieurs domaines : transparence liée aux pratiques de lobbying, extension des systèmes de tarification différenciée, adaptation du conditionnement en fonction des besoins locaux, dons de médicaments mieux basés sur les besoins et mise à disposition des résultats d’essais cliniques pour accélérer l’agrément des médicaments génériques dans les pays en voie de développement.

Autre point négatif, selon l’ATMF, la transparence relative à la sous-traitance des essais cliniques aux organismes de recherche sous contrat qui « constitue un domaine où les performances réalisées par les entreprises de l’industrie pharmaceutique ne répondent de loin pas aux attentes de l’Index ».

 
* L’Index sur l’accès aux médicaments est publié tous les deux ans par l’ATMF (Access to Medicine Foundation). Cette organisation à but non lucratif basée aux Pays-Bas cherche à améliorer l’accès aux médicaments dans les pays en développement, en encourageant les sociétés pharmaceutiques à jouer un plus grand rôle à cet égard.

L’Index utilise des méthodes mises au point et adaptées en continu en collaboration avec de nombreuses parties intéressées dont l’Organisation mondiale de la santé, des organisations non gouvernementales, des universités et les gouvernements, ainsi qu’une trentaine d’investisseurs institutionnels. L’Index est financé par la Bill & Melinda Gates Foundation, le Ministère néerlandais des Affaires étrangères, le Département britannique pour le développement international et d’autres organisations caritatives.

http://www.accesstomedicineindex.org/