Benzodiazépines: l’ANSM rappelle les règles de bon usage
Dans un point d’information, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle les règles de bon usage des benzodiazépines. Des médicaments, utilisés pour traiter l’anxiété et l’insomnie, et dont l’agence vient d’analyser à nouveau l’existence d’un lien entre leur consommation et le risque de démence, dont la maladie d’Alzheimer.
« L’étude « Benzodem » confirme l’existence, dans la population française vivant à domicile, d’une association entre la prise de benzodiazépines et le risque de démence chez les personnes âgées de plus de 65 ans », indique l’ANSM. « Ces données restent à finaliser mais suggèrent un signal qui englobe non seulement les benzodiazépines mais plus largement l’ensemble des médicaments psychotropes. Les données disponibles ne permettent pas d’établir une relation entre la dose, la durée et l’effet », souligne l’agence.
Si « ces études épidémiologiques observationnelles ne peuvent pas mettre en évidence avec une certitude suffisante un lien de causalité entre la prise des benzodiazépines et la survenue d’une démence, cette association, bien que de faible intensité, vient s’ajouter aux autres risques déjà identifiés », poursuit-elle.
L’ANSM rappelle que les différentes études menées dans le champ de l’utilisation des benzodiazépines montrent que leur consommation en France reste l’une des plus élevées en Europe. « Ce niveau de consommation et l’utilisation de ces médicaments sur des durées plus longues que celles indiquées dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) représentent un problème de santé publique identifié depuis de nombreuses années, en raison, notamment, des risques d’abus, de dépendance, de chutes et de troubles de la mémoire et du comportement », estime l’ANSM.
L’agence a souhaité donc rappeler les règles de bon usage des benzodiazépine. Elle rappelle que la prescription de benzodiazépines à visée anxiolytique et hypnotique ne doit être envisagée qu’après échec d’autres approches médicamenteuses. Elle doit également « être la plus courte possible » : quatre semaines au maximum pour les hypnotiques (somnifères) et douze semaines pour les anxiolytiques.
Enfin, la prescription doit être régulièrement réévaluées par les médecins quant à son efficacité et ses effets indésirables et le patient mieux informé quant aux risques comme la dépendance et accompagné dans l’arrêt de sa consommation.
L’ANSM rappelle toutefois que les benzodiazépines ont démontré leur utilité thérapeutique en particulier en tant qu’anxiolytique et hypnotique lorsqu’elles sont correctement utilisées.
La France demeure l’un des pays les plus consommateurs de benzodiazépines, avec une utilisation qui atteint 30% chez les plus de 65 ans contre 20% en Espagne ou encore 15% en Australie.
Source : ANSM