Médicament générique : le marché termine 2012 avec une croissance de 9,5%
En dépit d’un premier semestre poursuivant la tendance négative de 2011, le marché du médicament générique termine 2012 avec une croissance de 9,5%, a annoncé mardi le Gemme, qui regroupe les industriels du secteur (*). Avec 675 Millions de boites, cette progression permettra à ce marché de représenter 26,66% du marché pharmaceutique remboursable.
Cette évolution résulte essentiellement de l’atteinte d’un taux de substitution élevé : 79% à la fin du mois de Décembre. « Depuis le mois de juin, grâce à l’action des pharmaciens dans le cadre de la nouvelle convention et de la relance de la mesure « Tiers payant contre génériques », 12 points de substitution ont été regagnés» constate Pascal BRIERE, Président du Gemme. Ces excellents résultats doivent cependant se confirmer dans la durée.
Le Gemme rappelle que cette progression se traduit par plus de 200 M d’€ d’économies supplémentaires pour l’Assurance Maladie Obligatoire pour le second semestre 2012 c’est-à-dire 400 M d’€ d’économies en année pleine. Les économies collectives issues de l’utilisation du médicament générique représentent ainsi en 2012 près de 2,4Md d’€, soit plus de 13 Md d’€ depuis 2000.
« Pour les patients, ces économies ont un effet direct : elles permettent de limiter les déremboursements, de maintenir les taux de prise en charge et de financer l’accès à l’innovation », souligne le Gemme
En valeur le marché du médicament générique représentera 3 Md d’€ soit 16% du marché pharmaceutique remboursable. « Toutefois, en 2013 comme en 2012, les laboratoires de médicaments génériques contribueront de façon disproportionnée aux économies attendues sur les dépenses de santé : l’ampleur des baisses sur les médicaments génériques représentera en effet plus de 150 M d’€ soit 6.25% des économies attendues dans le cadre de la LFSS. C’est une contribution disproportionnée qui envoie un signal très négatif aux laboratoires qui ont encore très majoritairement une production française et européenne », estime le Gemme dans son communiqué.
Surtout, le Gemme rappelle que « le médicament générique est un des principaux vecteurs d’économies mais qu’il serait possible de faire beaucoup mieux ». En effet, malgré cette progression en 2012, la part des médicaments génériques ne représente que 26,66% du marché pharmaceutique remboursable, bien en deçà des taux constatés en Allemagne et au Royaume-Uni notamment qui les utilisent à plus de 50%. « Ce retard trouve son origine dans la structure de la prescription. En effet on ne peut que constater l’absence de résultat tangible des mesures mises en oeuvre pour modifier les habitudes de prescription », indique le Gemme.
« Un modèle de régulation qui ne porterait que sur le prix du médicament n’est pas viable : d’autres leviers, beaucoup plus efficaces doivent maintenant être utilisés : » conclut Pascal BRIERE. A ce titre, l’IGAS préconise des mesures favorisant la prescription médicale dans le répertoire des médicaments génériques et une campagne de communication grand public. Ces mesures permettraient de lever les principaux obstacles au développement des médicaments génériques et de rétablir la confiance.
« Dans cette perspective, la campagne « Les génériques, ça devrait être systématique ! » lancée par les laboratoires mi-janvier pourrait être largement reprise par les institutions pour répondre complètement à cette recommandation de l’IGAS », estime enfin le Gemme.
* L’association réunit 14 industriels du médicament générique : les laboratoires Arrow, Biogaran, Cristers, Delpharm, EG Labo, Hospira, H2 Pharma, Médis, Ranbaxy, Sandoz, Substipharm, Teva, Zentiva et Zydus soit 90% des acteurs.
Source : Gemme