Faux médicaments: l’industrie pharmaceutique et Interpol lancent une initiative mondiale
Interpol et 29 des plus importantes sociétés pharmaceutiques (*) du monde ont conclu un accord pour trois ans, d’un montant de 4,5 millions d’euros, pour la création du Programme Interpol sur la criminalité pharmaceutique, qui s’appuiera sur le travail déjà accompli par l’unité Contrefaçon de produits médicaux et criminalité pharmaceutique (MPCPC) de l’Organisation.
Il permettra à la communauté des services chargés de l’application de la loi d’intensifier la lutte contre la criminalité pharmaceutique par la mise en place de partenariats plus étroits.
Le programme sera axé sur la prévention de toutes les formes de criminalité pharmaceutique, notamment de la contrefaçon de médicaments génériques et de marque, ainsi que sur l’identification et le démantèlement des réseaux de criminalité organisée associés à cette activité illicite, qui génère chaque année des profits se chiffrant en millions de dollars.
Une part essentielle du programme a pour objet de sensibiliser le public aux dangers des faux médicaments, en particulier les acheteurs de médicaments sur Internet. L’Organisation mondiale de la santé estime en effet que dans plus de 50 % des cas, les médicaments achetés sur des sites Internet illégaux dissimulant leur adresse physique sont des produits de contrefaçon.
En 2012, l’Opération Pangea V – une initiative soutenue par INTERPOL, visant à déstabiliser les réseaux de criminalité organisée responsables de la vente illicite de médicaments sur Internet, et à laquelle participent 100 pays – a abouti à quelque 80 arrestations et à la saisie, dans le monde entier, de 3,75 millions de médicaments potentiellement mortels d’une valeur totale de 10,5 millions d’USD.
Le programme alliera formation, renforcement des capacités et actions de répression ciblées, afin de sensibiliser au problème et également de déstabiliser et démanteler les réseaux de criminalité organisée impliqués dans divers types d’infractions pharmaceutiques tels que la contrefaçon, la vente illicite ou le détournement.
« Du sirop de contrefaçon contre la toux et d’autres médicaments contenant du diéthylène-glycol ont été la cause de huit empoisonnements de masse à travers le monde, dont un survenu en 2006 au Panama qui a fait plus d’une centaine de morts, parmi lesquels de nombreux enfants. En 2012, au Pakistan, quelque 109 patients atteints de maladies cardiaques sont morts après avoir absorbé un faux médicament », rappelle Interpol dans un communiqué.
La criminalité pharmaceutique recouvre la fabrication, le commerce et la distribution de médicaments et de dispositifs médicaux faux, volés ou illicites. Elle englobe la contrefaçon et la falsification de produits médicaux, leur conditionnement et la documentation associée, ainsi que le vol, la fraude, le détournement, la contrebande, le trafic et le blanchiment de fonds liés à ces infractions.
(*) Les sociétés pharmaceutiques participantes : Abbott, Almirall, Amgen, Astellas Pharma, AstraZeneca , Bayer AG, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb , Celgene , Chugai Pharmaceutical Co., Daiichi Sankyo, Dainippon Sumitomo Pharma, Eisai Co., GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson , Lilly, Lundbeck , Menarini SA , Merck & Co. , Merck KGaA , Novartis , Novo Nordisk , Otsuka Pharaceuticals , Pfizer , Roche, Sanofi, Shionogi & Co., Takeda Chemical Industries , UCB
Source : Interpol