Des perturbateurs endocriniens dans les cosmétiques selon l’UFC
UFC-Que Choisir a publié mardi les résultats de tests réalisés en collaboration avec trois autres associations européennes sur 66 produits cosmétiques et d’hygiène. L’association de consommateurs demande un renforcement de la réglementation sur ces composés.
L’UFC-Que Choisir a trouvé la présence de perturbateurs endocriniens sous la forme de conservateurs, d’antibactériens, de filtres solaires et d’émollients ajoutés dans les produits de beauté et d’hygiène corporelle.
L’association rappelle dans un communiqué que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) considèrent les perturbateurs endocriniens comme une menace mondiale pour la santé, du fait par exemple de leur impact sur la fertilité ou les troubles neurocomportementaux, les résultats de ce test exclusif douchent tout espoir d’innocuité.
Attention à l’effet «cocktail»
L’UFC indique dans son communiqué que la réglementation européenne prend bien «en compte les risques» liés aux perturbateurs endocriniens mais s’inquiète de l’effet «cocktail» induit par l’addition de plusieurs produits utilisés l’un après l’autre. «L’exposition à ces molécules est (…) accrue lorsque l’on utilise différents produits comportant la même molécule et dont les doses s’additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif», souligne l’UFC.
C’est le cas en particulier avec le triclosan pour les teneurs dans les dentifrices et les déodorants pris isolément sont «acceptables» mais qui atteignent un niveau de risque significatif pour une utilisation combinant les deux produits. Ainsi le dentifrice Colgate Total renferme 2,09 g/kg de triclosan, une dose jugée par les experts d’UFC comme «trop élevée en particulier combinée à un déodorant contenant également du Triclosan car elle engendre un niveau de risque significatif».
L’UFC attire également l’attention sur un gel douche de la marque Nivea. «Nous avons relevé dans le gel douche Nivea Water lily & oil, une teneur de 2,68 g/kg de propylparaben» alors que la recommandation du Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs (CSSC) qui est un organe consultatif de l’UE, est de ne pas dépasser 2,48 g/kg.
L’UFC appelle la Commission européenne à «diligenter (…) des recherches indépendantes sur l’impact de ces molécules sur le long terme» et à «renforcer» la réglementation pour prendre en compte «l’effet cocktail» des produits l’un après l’autre.
Elle demande d’ »obliger les professionnels à réaliser des étiquetages complets sur la composition réelle de leurs produits, et de retirer de leurs formulations les molécules ayant des effets de perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés, afin de réduire les quantités totales auxquelles sont exposés les consommateurs ».
Résultats complets dans le numéro 513 du magazine « Que Choisir » d’avril.