VIH: Marisol Touraine favorable aux autotests
Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, a donné son feu vert vendredi aux autotests de dépistage du VIH, selon les informations recueillies par Europe 1. Dans un communiqué, la ministre indique qu’elle poursuivait la procédure d’évaluation concernant leur mise à disposition sur le marché français.
Compte tenu des recommandations formulées par le Conseil national du Sida (CNS) et du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en matière de précaution d’utilisation et d’interprétation des résultats, la Ministre a décidé de saisir l’Agence Nationale de Sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour avis sur l’accompagnement des utilisateurs, ainsi que la Haute Autorité de Santé (HAS) pour savoir comment ces autotests pourraient s’intégrer dans la stratégie globale de prévention et de dépistage du VIH.
La Ministre indique que « certaines conditions préalables seraient nécessaires à la mise à disposition sur le marché français » : la conformité des autotests au règlement européen, c’est-à-dire un marquage « CE », la mise en place d’un dispositif spécifique d’information et d’accompagnement des utilisateurs, dans la mesure où les résultats des autotests doivent être confirmés par un test sanguin classique.
Marisol Touraine rappelle qu’il ne « s’agirait en aucun cas de substituer les autotests aux traditionnels dépistages par voie sanguine – notamment effectués dans les centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG)- ni aux tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). Les auto-tests ne peuvent constituer qu’un outil de plus pour favoriser le dépistage ».
Dans un avis rendu public le 22 mars 2013, le Conseil national du sida a donné un avis favorable concernant la mise à la disposition du public des autotests de dépistage du VIH (virus de l’immunodéficience humaine).
Selon le Conseil, les autotests offrent désormais une spécificité satisfaisante et leur usage, pour l’autotest salivaire, peut être envisagé sans intervention extérieure. Toutefois, le Conseil considère notamment que les conditions d’accès et d’usage doivent être impérativement adaptées aux besoins des personnes (ventre libre en pharmacies, parapharmacies et sur internet, mise à disposition pour les populations fortement exposées, documents fournis avec l’autotest, services d’assistance à distance…). Pour sa part, le Comité consultatif national d’éthique préconise en vue de la commercialisation de ces autotests, la mise en place d’une série de précautions visant à éviter en particulier tout risque d’interprétation erronée.
En 2011, 6 100 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Il y aurait par ailleurs environ 30 000 personnes infectés par le VIH sans le savoir.