Assurance maladie: 10 milliards d’euros d’économies sur le médicament de 2005 à 2013
Le Leem vient de rendre public une étude du BIPE, qui dresse, à partir des données officielles, l’ensemble des économies réalisées par l’assurance maladie sur les différents postes de dépenses depuis 2005 jusqu’à 2013. Selon l’étude, le médicament est, de très loin, le premier contributeur aux économies, tant en valeur absolue (10 Mds€ sur la période) qu’en proportion de son poids dans les dépenses.
« Cette période de neuf ans a été marquée par des efforts de régulation massifs sur les dépenses, durant laquelle la contribution du poste médicament aux économies, évaluée à 1,1 milliard d’euros annuels en moyenne, s’est envolée ces deux dernières années (2012 et prévision 2013) à près de 1,5 milliard annuels. Cette hausse radicale de la contribution demandée au médicament vient essentiellement des baisses de prix et de la croissance du marché des génériques », indique l’étude.
Malgré la rareté des données hospitalières disponibles, les auteurs de l’étude ont évalué que le niveau des efforts réalisées sur le poste hôpital se situaient très en deçà des économies imputables au poste médicament, sur des niveaux compris, ces trois dernières années, entre 500 et 600 millions d’euros annuels, alors que l’hôpital représente près de la moitié des dépenses dans le champ de l’Ondam (Objectif national des dépenses d’assurance maladie).
« Des gains de productivité de plus en plus élevés sur le médicament »
En moyenne, les économies nouvelles réalisées par l’assurance maladie obligatoire sur le médicament correspondent à un gain de « productivité » moyen de 5,4 % par an. Un ratio entre les économies générées et le poids effectif dans les dépenses qui place, là encore, le médicament loin devant les autres postes de soins étudiés. Ce ratio a atteint 7 % en 2012 et en 2013.
« Fondée sur des données officielles, cette étude à la méthodologie explicitée vient confirmer l’effort prépondérant du poste médicament dans la maîtrise des dépenses d’assurance maladie, analyse Hervé Gisserot, Président du Leem. Alors qu’il ne représente que 15 % de l’Ondam, le médicament a apporté 56 % des économies totales sur la période. Cette étude constitue un signal d’alerte très fort pour notre industrie, qui constitue un atout de sortie de crise pour le pays, mais qui est confrontée à une récession historique de son chiffre d’affaires en ville, et qui est aujourd’hui en phase de décrochage. A quelques jours de la tenue du Conseil stratégique des industries de santé (Csis), il y a urgence à conférer à cette régulation une plus grande lisibilité, et à mieux partager l’effort au sein des acteurs du système, autour d’actions véritablement structurantes ».
Consulter l’étude du BIPE
Source : Leem