Les Français favorables à la vente de médicaments à l’unité
Alors que les députés ont donné vendredi leur feu vert à des expérimentations de vente à l’unité de certains antibiotiques, le Groupe PHR dévoile les résultats de son étude PHR-IFOP sur le sujet. Globalement favorables à la vente à l’unité, les Français sont néanmoins inquiets quant aux risques sanitaires que pourrait induire cette mesure.
Cette étude montre que 81% des personnes interrogées considèrent que la vente de médicaments à l’unité va permettre de réaliser des économies en ne payant que les médicaments nécessaires. Selon le groupe PHR, « les économies s’élèveraient de 300 à 500 millions d’euros » pour 10 à 15 des médicaments les plus consommés vendus à l’unité.
Au-delà des économies générées, l’étude indique que 83% des Français estiment que la vente à l’unité va permettre de réduire le gâchis de médicaments.
Néanmoins, la vente de médicaments à l’unité soulève certaines inquiétudes chez les Français : ils sont 66% à juger que la vente à l’unité rend plus difficile la traçabilité des médicaments et qu’elle pose des problèmes d’hygiène.
Dans son communiqué, Le Groupe PHR, qui représente 11% des pharmaciens en France, se déclare favorable à cette mesure mais rappelle les conditions nécessaires à une mise en œuvre sécurisée. « La vente à l’unité va dans le sens d’une responsabilisation des patients. Elle se pose en rempart à l’automédication, à la surconsommation mais aussi au gaspillage. Nous y sommes donc évidemment favorables, et prêts à l’expérimenter dans nos pharmacies », déclare Lucien Bennatan, président du Groupe PHR.
Autre argument en faveur de la vente à l’unité avancé par Lucien Bennatan, l’impact sur la vente de génériques : « Cette nouvelle méthode de vente aura des impacts positifs sur la vente de génériques. En effet, les patients ont pour habitude de consommer des marques, qu’ils reconnaissent à leur nom et à leur packaging. Autant d’éléments marketing qui disparaissent avec la vente de médicaments à l’unité. Seule reste la molécule. »
Cependant, le Groupe PHR indique qu’il est nécessaire de sécuriser les modalités de mise en œuvre de la mesure. Comme le souligne Lucien Bennatan, « la distribution des médicaments doit se faire dans un cadre réglementé qui préserve la santé du patient et lui garantisse un haut niveau d’information. En ce qui concerne les pharmaciens, ce nouveau mode de distribution impactera directement leur travail, et devra donc être rémunéré à sa juste valeur ».
Etude PHR / IFOP réalisée du 14 au 15 octobre 2013. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI – Computer Assisted Web Interviewing), auprès d’un échantillon de 994 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et par catégorie d’agglomération
Source : Groupe PHR