Curie-Cancer et DNA Therapeutics collaborent contre les cancers résistants aux traitements conventionnels
Curie-Cancer, la structure qui conduit les activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et la société biopharmaceutique DNA Therapeutics, collaborent afin d’élaborer une nouvelle classe de produits thérapeutiques pour le traitement des cancers, notamment ceux qui sont résistants aux traitements classiques.
Issue de la collaboration entre Curie-Cancer et DNA Therapeutics, la première molécule basée sur la technologie Dbait, nommée DT01, est actuellement évaluée, en association à la radiothérapie, dans une étude clinique de phase I chez une vingtaine de patients atteints de mélanome métastatique résistant à la chimiothérapie. Le Dr. Christophe Le Tourneau, responsable des essais thérapeutiques précoces à l’Institut Curie, et investigateur principal de cette étude, a déjà traité les premiers patients avec cette nouvelle classe de médicaments particulièrement originale.
Selon les premiers résultats, il est possible de traiter les cancers résistants aux thérapies conventionnelles tels qu’un mélanome de stade avancé via l’approche Dbait. « DT01 est très bien toléré et montre une efficacité anti-cancer en association avec la radiothérapie », indiquent les deux partenaires dans un communiqué. « DT01 possède un fort potentiel de développement qui reste à valider par d’autres essais cliniques précoces, en particulier en association avec la chimiothérapie sur des cancers au stade avancé. », précisent-ils. Les résultats complets de la phase I sont attendus d’ici un an.
Dbait, une nouvelle classe de médicaments anti-cancer
Les cellules cancéreuses ont une très grande capacité de réparation de leur ADN lorsque celui-ci est endommagé par les thérapies conventionnelles (radiothérapie et/ou chimiothérapie). Il a été envisagé de freiner cette capacité en inhibant une enzyme impliquée dans le processus de réparation. « Or, les voies de réparation de l’ADN sont multiples et il n’y a pas d’enzyme commune à toutes les voies de réparation », explique Marie Dutreix, Directrice de Recherche CNRS à l’Institut Curie. « Idéalement, l’approche thérapeutique doit être non seulement efficace, mais aussi non toxique pour les cellules saines. Nous avons donc proposé, en collaboration avec d’autres équipes et institutions, une approche originale nommée Dbait, que l’on pourrait traduire par un ‘ADN-leurre’. »
« Au lieu d’intervenir sur une enzyme spécifique d’une voie de réparation, le Dbait agit en amont de toutes les voies de réparation, au niveau de la détection des dommages induits par la radiothérapie et/ou la chimiothérapie. En perturbant la localisation de ces dommages, le Dbait empêche leur réparation, conduisant à la mort de la cellule cancéreuse lorsque celle-ci se divise. Il est à noter que les caractéristiques particulières des cellules cancéreuses les rendent beaucoup plus vulnérables à l’action du Dbait que les cellules saines, ce qui fait que ces dernières n’en meurent pas », précise Marie Dutreix.
Afin de soutenir ce programme de recherche clinique prometteur, DNA Therapeutics et Curie-Cancer ont décidé de poursuivre leur partenariat sur le plan scientifique, en plus de la clinique, et ce autour de 5 domaines :
– Approfondissement de la compréhension des mécanismes d’action des Dbait, pour mieux expliquer l’absence de toxicité de ces inhibiteurs dans les tissus sains.
– Caractérisation des tumeurs les plus sensibles et des associations les plus efficaces avec traitements de référence afin de préparer les futurs essais cliniques.
– Identification des mécanismes potentiels de résistance au Dbait.
– Identification de biomarqueurs prédictifs de la sensibilité à Dbait
– Création de molécules Dbait de seconde génération, dotées de propriété pharmacocinétiques améliorées.
Source : Curie-Cancer et DNA Therapeutics