Le CISS réclame une concertation nationale sur la politique du médicament
Le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) a annoncé mercredi avoir adressé à Marisol Touraine, la ministre de la Santé, une lettre ouverte réclamant l’ouverture d’une concertation nationale sur la politique du médicament. Parmi les motifs notamment invoqués, les conditions de l’arrivée sur le marché français du nouveau traitement de l’hépatite C, le sofosbuvir.
« D’autres médicaments ainsi que des dispositifs médicaux, parfois combinés entre eux, sont également annoncés : les industriels qui les produisent vont réclamer eux aussi des prix très élevés pour des innovations puissantes, dont nous avons besoin pour guérir ou améliorer la prise en charge de certaines maladies. », estime le CISS.
» Si chacun comprend bien que les producteurs de ces biens de santé doivent être rémunérés pour leurs efforts de recherche et de développement comme pour la mise en production et la distribution, le citoyen ne peut qu’être saisi d’effroi devant des prix qui suggèrent un niveau de rémunération des actionnaires dénué de tout lien avec ce que peut supporter notre système d’assurance maladie universel et solidaire », poursuit le collectif.
Selon le CISS, « il faut au contraire anticiper pour permettre la juste rémunération des entreprises autant que la sauvegarde durable de l’Assurance maladie ».
Selon le CISS, trois raisons fondent cette lettre ouverte. Tout d’abord, la « nécessaire évolution du mode de fixation des prix », car malgré un mécanisme de régulation pour le sofosbuvir prévu au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 : « La question du prix des médicaments, et celle de son impact sur l’accès aux soins, reste (…) entière et doit de notre point de vue être approchée dans un esprit de sauvegarde de l’accès aux soins de tous », écrit Danièle Desclerc Dulac, la présidente du CISS.
Autre question soulevée par le CISS, « l’adaptation des processus d’évaluation et de ré-évaluation des médicaments et des dispositifs médicaux ainsi que le lien qu’il convient d’établir avec la fixation des prix ».
Enfin, l’association s’étonne que le de loi de santé « écarte résolument la désignation de représentants des usagers dans les instances » ayant à traiter des médicaments et des dispositifs médicaux.
Source : CISS