Réforme Bachelot : personnels et médecins hospitaliers se sont mobilisés jeudi dernier
Alors que le parlement poursuit l’examen du projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », neuf syndicats de personnels et de médecins hospitaliers appelaient à une journée de mobilisation à Paris et en province le jeudi 5 mars dernier.
Jeudi dernier, la mobilisation du secteur hospitalier à l’appel de neuf syndicats (CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Sud, Amuf, CPH, INPH, et Snphar) contre la loi Bachelot a principalement donné lieu à un défilé de quelques milliers de personnes à Paris (1.600 personnes selon la police) et en province à une trentaine de rassemblements, la plupart communs avec les étudiants et les enseignants des universités.
Objectif de la mobilisation : dénoncer les fermetures de lits, les restrictions budgétaires et les conditions de travail. Les manifestants rejetaient également la loi du financement de la sécurité sociale pour 2009 et le projet de loi HPST, estimant qu’ils n’apportent pas de réponses et fragilisent davantage le service public.
Les ARS en ligne de mire
Au centre des critiques : la mise en place des « Communautés hospitalières de territoire » (CHT) et des « Agences régionales de santé » (ARS) prévue par le projet de loi. Les CHT, en fédérant les établissements d’un même territoire, visent à mutualiser leurs moyens et à articuler l’activité des petites structures (consultations et soins palliatifs) autour d’un centre hospitalier de plus grande taille. Pour leur part, les ARS, en se substituant notamment aux agences régionales de l’hospitalisation, aux pôles « santé » et « médico-social » des DRASS et des DDASS, ainsi qu’à la partie « sanitaire » des CRAM, coordonneraient à l’échelon régional l’ensemble des politiques de santé (hôpital, médecine de ville, santé publique et prévention).
Selon les opposants au projet de loi, ces deux dispositifs visent avant tout les économies budgétaires, par le biais notamment du transfert et des suppressions d’activité des hôpitaux locaux.
L’Assemblée nationale a adopté le 3 mars dernier un amendement qui maintient le principe de la liberté d’installation des médecins, mais octroie aux directeurs des futures ARS la faculté d’intervenir à partir de 2012 en cas d’inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire.