Servier et Poietis collaborent sur un projet de bio-impression 4D de tissus hépatiques
Le laboratoire pharmaceutique Servier et Poietis, une société de biotechnologie française spécialisée dans la production de tissus vivants bio-imprimés, viennent de signer un partenariat scientifique portant sur l’utilisation de la technologie de bio-impression 4D de Poietis pour le développement et la production de tissus hépatiques.
Ce partenariat vise à améliorer la détection, dès la phase d’essais précliniques, des lésions hépatiques d’origine médicamenteuse, faits assez rares (1) mais qui peuvent entraîner des conséquences graves pour les patients. Ce potentiel hépatotoxique (2) est mal détecté par les modèles précliniques actuels. Au-delà des modèles animaux, divers modèles de cultures de cellules humaines sont disponibles, mais la plupart manquent de longévité et de complexité, ce qui limite leur utilité en toxicologie. La technologie de bio-impression 4D de Poietis apparaît comme l’une des technologies innovantes qui peuvent aider à surmonter ces limites.
Ce projet repose sur la reproduction d’un nouveau tissu hépatique humain bio-imprimé complexe avec des lignées de cellules hépatiques humaines et des cellules immunocompétentes dans une architecture définie afin d’imiter in vitro le tissu hépatique humain.
« Ce projet permettra de faire progresser notre compréhension des mécanismes d’hépato-toxicité et d’offrir des tests pour détecter, le plus tôt possible, d’éventuels effets délétères lors du développement de nos médicaments », a déclaré Nancy Claude, Directeur de la Sécurité non clinique chez Servier. « On peut s’attendre ainsi à une réduction des effets indésirables hépatiques chez les patients dès la phase de tests cliniques ».
« La possibilité qu’offre cette nouvelle technologie d’inclure différents types cellulaires au sein d’une matrice extracellulaire, va permettre de recréer un véritable micro-tissu dans lequel il sera possible d’étudier in vitro les phénomènes de réponse inflammatoire et de remodelage tissulaire », précise Hélène Aerts, responsable de la plateforme in vitro de Biologie Servier.
« Nous sommes ravis d’annoncer ce partenariat avec Servier. Leur équipe en charge de la sécurité non-clinique est très compétente sur tous les outils de toxicologie in vitro. Le fait de nous avoir sélectionnés comme partenaire dans le cadre de leur prospection de nouveaux modèles cellulaires et nouvelles techniques est très satisfaisant. Les développements envisagés vont en effet vers plus de précision et des besoins applicatifs où le contrôle de la morphogenèse et la standardisation sont essentiels», a commenté Bruno Brisson, Directeur Général et Directeur d’Affaires de Poietis.
« Ce partenariat pluri-annuel sur le développement de tissus hépatiques par bio-impression marque une étape importante pour le déploiement de la bio-impression 4D dans le domaine pharmaceutique. Suivant la mise en place de la collaboration avec KUL (3) sur la bio-impression de cartilage pour la réparation tissulaire, ce nouveau partenariat scientifique avec les laboratoires Servier s’inscrit dans la stratégie de Poietis qui vise à étendre les applications de sa technologie en dehors des premières applications en dermo-cosmétique », a ajouté le Dr Fabien Guillemot, Président et Directeur Scientifique de Poietis.
¹ i – Chen et Al, Journal of Hepatology 2015 vol. 63 j 503–514
2 L’hépatotoxicité est définie comme le pouvoir qu’a une substance de provoquer des dommages au foie.
[3] Katholieke Universiteit Leuven, une université néerlandophone belge dont le siège est à Louvain
Source : Servier