Hemarina : l’essai clinique dans la greffe rénale du transporteur d’oxygène issu du vers marin se poursuit avec succès
Le CHRU de Brest et Hemarina, entreprise de biotechnologie bretonne, ont annoncé avoir franchi la barre des 100 participants à l’étude OxyOp2 qui contribue au développement clinique du transporteur universel d’oxygène HEMO2life®.
OxyOp2 est une étude clinique multicentrique visant à l’inclusion de 460 patients dont la moitié recevra un rein conservé dans une solution standard à laquelle sera ajouté le produit HEMO2life® et l’autre moitié dans une solution standard seule, la méthode de conservation est tirée au sort.
L’étude a commencé en juillet de cette année et tous les centres français de transplantation rénale y participent. Parmi eux 11 centres ont été sélectionnés pour réaliser au moment du prélèvement le conditionnement des reins du donneur dans une des deux méthodes testées tirée au sort. Tous les autres centres en France métropolitaine et à la Réunion, selon la répartition des greffons réalisée par l’agence de biomédecine, peuvent donc recevoir un rein ayant été conditionné dans le cadre de l’étude. Cette semaine, un cap important de l’étude a été franchi avec la participation de 100 patients à cet essai clinique.
Cette étude clinique fait suite au succès de l’étude OxyOp1 qui avait démontré la sureté d’HEMO2life® et les premières données d’efficacité dans des applications de préservation du greffon en ischémie froide grâce à une solution d’oxygénation fournie par la molécule M101 d’Hemarina. Les résultats positifs de cette première étude ont fait l’objet d’une publication cette année dans l’American Journal of Transplantation (Le Meur et al., 2020, 40, 1729-1738).
« Le succès de cette étude clinique dans le domaine clef de la transplantation, la préservation des greffons, confirme tout le potentiel d’HEMO2life® qui contient M101, une molécule qui permet de transporter de l’oxygène physiologique et de le délivrer sans stress oxydant aux organes. Je souhaite également remercier toutes les équipes de la coordination de la greffe qui travaillent dans l’ombre au plus près des familles et des équipes chirurgicales, mais dont le travail est fondamental pour cette étude» souligne Franck Zal, fondateur et P-DG d’Hemarina, qui poursuit : « Cette molécule oxygénante M101 est une véritable plate-forme technologique puisque l’oxygène est au centre de tous les processus physiologiques, donc de la vie. Nous avons montré que cette molécule était capable d’oxygéner des cellules, des tissus, des organes et des organismes dans leur ensemble. Nous avons présenté récemment nos travaux à l’équipe de Sir Peter J. Ratcliffe, Prix Nobel de Médecine 2019, qui a souligné leur cohérence avec ses travaux et l’intérêt d’une meilleure oxygénation des organes et des tissus par HEMO2life® qui diminuerait l’inflammation par rapport aux solutions classiques et prolongerait leur durée de vie. »
« Cet essai est porteur de beaucoup d’espoir pour la communauté de la transplantation qui est dans l’attente d’un produit qui permette d’améliorer de manière significative la performance et la durée de vie des greffons » affirme le Professeur Yannick Le Meur, chef de service Néphrologie-Transplantations Rénales au CHRU de Brest et investigateur coordonnateur. Il poursuit : « Pour la première fois, on peut imaginer avec HEMO2life® disposer d’un outil permettant la conservation du greffon dans des conditions nettement améliorées. En effet apporter de l’oxygène physiologique à cette période précise de conservation, dite de l’ischémie froide, est porteur de grands espoirs pour toutes les greffes. Nous nous félicitons que, malgré cette période difficile dans le milieu hospitalier, nous ayons pu trouver, au CHRU de Brest et dans d’autres centres de transplantation, des équipes motivées et qui ont confiance dans ce produit. »
« Nous travaillons à la Salpêtrière depuis 10 ans avec Hemarina, en préclinique puis en clinique, sur des produits aidant à la préservation du greffon. M101 est une molécule que nous connaissons bien, à laquelle nous croyons car nous la suivons depuis de longues années », explique le Professeur Benoît Barrou, Chef du service d’Urologie-Néphrologie-Transplantations rénales à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et co-investigateur de l’étude, qui poursuit « La meilleure préservation des greffons est un des axes majeurs de développement de la transplantation. Un greffon mieux préservé grâce à une oxygénation physiologique est de meilleure qualité et prolonge donc la durée de vie de la greffe chez le patient transplanté. »
L’étude OxyOp2 est prévue pour durer un maximum de 30 mois mais l’engouement du monde médical pour HEMO2life® pourrait réduire ce délai.. Les résultats de l’évaluation de ce dispositif médical porteront sur la reprise de fonction du greffon ainsi que sur le calcul médico-économique des avantages procurés par cette nouvelle solution (facilité de transport, conservation plus longue, diminution du nombre de dialyse post-greffe, retour au domicile plus rapide, etc…).
Source : Hemarina