MEDSIR : l’Institut Gustave Roussy et l’Institut Curie participent à un essai clinique afin de traiter le cancer du thymus avancé
Entreprise mondiale consacrée à la recherche indépendante en cancérologie, MEDSIR a lancé l’essai clinique phase II PECATI, qui vise à explorer une nouvelle option de traitement pour les patients atteints de tumeurs thymiques avancées, un cancer peu fréquent. L’étude évaluera l’efficacité et la sécurité de l’association de pembrolizumab et de lenvatinib chez des patients atteints de carcinome thymique ou de thymome B3 métastatique.
Selon le Dr. Nicolas Girard, Oncologue Pneumologue à l’Institut Curie, « ce traitement est censé freiner la progression de ce type de tumeurs, en augmentant la durée pendant laquelle les patients atteints de tumeurs épithéliales thymiques (TET) parviennent à garder leur maladie sous contrôle ».
Les TET, inclus dans la catégorie des tumeurs rares, touchent le thymus, une glande lymphoépithéliale située à l’arrière du sternum impliquée dans la production de lymphocites T. Ce type de tumeurs ont une faible incidence générale, 0,13 cas pour 100 000 habitants1, il s’avère par conséquent compliqué de lancer des études cliniques qui explorent de nouvelles stratégies de traitement.
Selon la définition de l’Institut national du cancer (France), les cancers rares sont ceux qui touchent moins de 6 nouveaux patients par an pour 100 000 habitants. En France, le chiffre annuel serait d’environ 70 000 cas de patients atteints de tumeurs rares chaque année. Malgré les difficultés inhérentes à la faible incidence de ces tumeurs, la nécessité d’approfondir dans la recherche de ces pathologies afin de découvrir des stratégies thérapeutiques en vue d’apporter un traitement personnalisé aux patients apparaît donc clairement.
PECATI ouvre une nouvelle voie pour le traitement de TET avancées
Chez les patients atteints de tumeurs épithéliales présentant des métastases, le traitement commence par des associations de chimiothérapie fondée sur les sels de platine ; toutefois, lorsque la tumeur cesse de répondre à la thérapie initiale, les options de traitement ne sont pas définies. Pour cette raison, MEDSIR souligne l’urgence d’identifier de nouvelles stratégies thérapeutiques permettant aux cancérologues de contrôler cette maladie plus durablement, en augmentant la survie et la qualité de vie des patients.
L’étude PECATI, conçue sous la direction scientifique du Dr Jordi Remon, responsable de l’Unité des tumeurs thoraciques du Centre intégral oncologique Clara Campal HM CIOCC de Barcelone, et du Pr Benjamin Besse, oncologue médical et chef du département de Médecine oncologique de l’Institut Gustave Roussy, et organisée par MEDSIR, se déroulera sur 32 mois. Selon le Pr Besse, « Nous associons deux traitements prometteurs : l’immunothérapie et un inhibiteur de l’angiogenèse. Il est indispensable de tester de nouvelles associations innovantes pour cette tumeur rare où peu d’options sont disponibles ».
L’étude PECATI établira la preuve de l’efficacité du pembrolizumab associé au lenvatinib chez les patients atteints de thymome B3 ou de carcinome thymique métastatique dont les tumeurs ont progressé après avoir reçu, au moins, une ligne de chimiothérapie. Les chercheurs travaillent sur l’hypothèse que cette association de médicaments permettra de freiner l’expansion de ces types de tumeurs et d’augmenter ainsi le pourcentage de patients en survie sans progression de la tumeur 5 mois après le début du traitement.
Le pembrolizumab est un médicament immunothérapeutique qui bloque la protéine PD-1. L’efficacité et la sécurité de ce médicament pour d’autres tumeurs thoraciques, ainsi que pour d’autres types de cancer, ont déjà été démontrées. D’autre part, le lenvatinib est un médicament qui inhibe de multiples protéines kinases, dont celles chargées de la vascularisation de la tumeur, permettant ainsi de réduire l’apport de nutriments à la tumeur. Le traitement d’immunothérapie a déjà été étudié chez des patients atteints de TET préalablement traités, et l’efficacité de l’association de ces deux médicaments a déjà été démontrée sur différentes tumeurs solides telles que le cancer de l’endomètre, le carcinome de cellules rénales, le cancer de la tête et du cou, le cancer de la thyroïde et le carcinome hépatocellulaire. L’efficacité et la sécurité de cette association est évaluée pour la première fois chez les patients atteints de TET, une population avec un grand besoin thérapeutique non couvert.
L’étude PECATI impliquera la participation de 43 patients de 15 centres de santé en France, Espagne et Italie, tels que l’Hôpital de Marseille, l’Institut Bergonié à Bordeaux, l’Institut Curie à Paris, l’Hôpital Larrey à Toulouse et l’Institut de cancérologie Gustave Roussy à Paris, l’Hôpital universitaire La Paz à Madrid ou l’Hôpital de Turin.
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1 Engels EA. Epidemiology of thymoma and associated malignancies. J Thorac Oncol. 2010;(10 Suppl 4):S260- 5
Source : MEDSIR