Bluebird bio : avis positif du CHMP pour sa thérapie génique SKYSONA™

Bluebird bio : avis positif du CHMP pour sa thérapie génique SKYSONA™Bluebird bio a annoncé que le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a rendu un avis favorable pour l’octroi d’une autorisation de mise sur le marché de SKYSONA™ (élivaldogène autotemcel, Lenti-D™), une thérapie génique administrée en une seule fois pour le traitement de l’adrénoleucodystrophie cérébrale (CALD) débutante chez les patients de moins de 18 ans présentant une mutation du gène ABCD1, et n’ayant pas de donneur de cellules souches hématopoïétiques (CSH) géno-identique (HLA antigène leucocytaire humain compatible issu de la fratrie) disponible.

Approuvée par la Commission européenne (CE), SKYSONA serait ainsi la première thérapie génique administrée en une seule fois autorisée pour traiter la CALD, une maladie neurodégénérative rare qui survient pendant l’enfance et peut entraîner une perte progressive irréversible de la fonction neurologique jusqu’au décès.

L’avis positif du CHMP sera ensuite examiné par la CE, qui a l’autorité d’accorder une autorisation de mise sur le marché pour SKYSONA dans l’Union européenne (UE). Un avis positif du CHMP représente l’une des dernières étapes avant que la CE décide d’autoriser ou non un nouveau médicament. Une décision finale de la CE pour SKYSONA est prévue à la fin du premier semestre 2021. SKYSONA n’est pour l’instant pas encore approuvé pour aucune indication, dans aucune zone géographique.

« L’objectif du traitement par SKYSONA est de stabiliser la progression de la maladie chez les enfants atteints de CALD pour lesquels un donneur compatible issu de la fratrie n’est pas disponible, afin de prévenir tout déclin neurologique supplémentaire et d’améliorer la survie de ces jeunes patients » explique Richard Colvin, M.D, Ph.D, Chief Medical Officer par intérim de bluebird bio. « Cet avis positif du CHMP marque la première recommandation en faveur de l’autorisation réglementaire d’une thérapie génique pour la CALD et nous rapproche d’une option thérapeutique durable en administration unique, qui stabilise la maladie neurologique tout en réduisant le risque de complications immunitaires graves associées à l’allogreffe de cellules souches (allo-GCS), la seule option thérapeutique pour les enfants atteints de cette terrible maladie. Comme la communauté de l’ALD et les investigateurs cliniques, nous sommes tous optimistes : nous pourrons apporter de l’espoir aux patients atteints de cette pathologie redoutable. »

L’adrénoleucodystrophie (ALD) est une affection métabolique rare, liée à l’X, qui touche principalement les garçons ; on estime que l’ALD est diagnostiquée chez un nouveau-né de sexe masculin sur 21 000 dans le monde. L’affection est due à des mutations du gène ABCD1 qui perturbent la production de la protéine de l’adrénoleucodystrophie (ALDP) ce qui entraîne une accumulation toxique d’acides gras à très longue chaîne (AGTLC), principalement dans la glande surrénale et la substance blanche de l’encéphale et de la moelle épinière. Environ 40 % des garçons atteints d’ALD développeront une CALD, la forme la plus sévère de la maladie. La CALD est une maladie neurodégénérative évolutive et irréversible qui implique la destruction de la myéline, la gaine protectrice des neurones nécessaires à la cognition et au contrôle musculaire. Les symptômes de la CALD apparaissent généralement pendant l’enfance (âge médian de 7 ans).

« Assister au déclin rapide et progressif des fonctions cognitives et physiques d’un enfant vivant avec la CALD est un déchirement pour les parents, les familles et les professionnels de santé. Avec une CALD, chaque jour compte vraiment, car la moitié des patients atteints de CALD qui ne reçoivent pas de traitement meurent dans les cinq ans suivant l’apparition des symptômes »1 précise Jean-Hugues Dalle, MD, PhD, Directeur du programme de greffe de CSH et de thérapie génique de l’Hôpital Robert Debré (groupe hospitalier universitaire AP-HP – Nord Université de Paris, France). « En tant que médecin, je soutiens constamment mes confrères investigateurs pour améliorer le sort des enfants après un diagnostic de CALD, notamment grâce au développement d’une option thérapeutique approuvée comme SKYSONA. »

« Les familles concernées par l’ALD cérébrale (CALD) sont confrontées à un diagnostic sévère. Les symptômes qui apparaissent dès l’enfance entrainent une perte progressive d’autonomie et un déclin neurologique rapide. Il y a un besoin urgent de traitement. L’association ELA a montré la voie en investissant massivement dans la recherche sur l’ALD cérébrale depuis 1992. Nous soutenons toutes les initiatives qui, comme la thérapie génique, pourraient changer la vie des malades. Cette étape est une avancée très importante dans la prise en charge des patients atteints d’ALD cérébrale » a déclaré Guy Alba, Président d’ELA International et fondateur de l’association ELA.

SKYSONA est un traitement expérimental administré en une seule fois qui utilise la transduction ex vivo avec le vecteur lentiviral Lenti-D (LVV) pour ajouter des copies fonctionnelles du gène ABCD1 dans les cellules souches hématopoïétiques (sanguines) du patient. L’ajout d’un gène ABCD1 fonctionnel permet aux patients de produire la protéine de l’adrénoleucodystrophie (ALDP) censée faciliter la dégradation des AGTLC. L’objectif du traitement par SKYSONA est de stabiliser la progression de la CALD et, par conséquent, de préserver autant que possible la fonction neurologique, dont les fonctions motrices et la capacité de communication. Il est important de noter qu’avec SKYSONA, le don de CSH d’une autre personne n’est pas nécessaire.

En octobre 2020, l’EMA a accepté la demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de bluebird bio pour sa thérapie génique expérimentale SKYSONA pour le traitement des patients atteints de CALD. SKYSONA a été accepté dans le programme PRIME (PRIority MEdicines) de l’EMA en juillet 2018, après avoir reçu une désignation comme Médicament Orphelin.

__________________________

1 Les taux de survie rapportés à cinq ans selon l’estimateur de Kaplan-Meier parmi les patients non traités sont de 55 % (à partir du diagnostic de CALD) et de 59 % (à partir de l’apparition des premiers symptômes cliniques)

Source : Bluebird bio