Sanofi : un essai pivot consacré à Dupixent atteint tous ses critères d’évaluation primaires et secondaires
Sanofi a annoncé qu’un essai pivot de phase III évaluant Dupixent® (dupilumab) chez des enfants âgés de 6 mois à 5 ans présentant une dermatite atopique modérée à sévère, une maladie chronique portant une signature inflammatoire de type 2, a atteint ses critères d’évaluation primaires et l’ensemble de ses critères d’évaluation secondaires. Les résultats de cet essai montrent qu’à 16 semaines, l’ajout de Dupixent à des corticoïdes à usage topique (traitement de référence) permet de réduire significativement la sévérité globale de la maladie et d’améliorer la cicatrisation de la peau, les démangeaisons et les indicateurs de la qualité de vie en lien avec la santé, comparativement à un traitement par corticoïdes à usage topique seulement. Dupixent est le premier médicament biologique ayant permis d’obtenir des résultats positifs auprès de jeunes patients et reste le seul médicament biologique approuvé pour les patients atteints de dermatite atopique modérée à sévère non contrôlée, dès l’âge de 6 ans.
Les données de cet essai renforcent le profil de sécurité et d’efficacité bien établi de Dupixent chez des patients de tranches d’âge différentes avec, en particulier, un taux observé d’infections cutanées inférieur dans le groupe Dupixent, comparativement au groupe placebo. Pendant la période de traitement de 16 semaines, les patients traités par Dupixent ont été 50 % moins susceptibles de présenter une infection cutanée (12 % pour Dupixent, 24 % pour le placebo) et le nombre total d’infections a été près de 70 % inférieur (11 pour Dupixent, 34 pour le placebo). Ces données viennent également enrichir le corpus de données du programme clinique LIBERTY AD – le plus vaste programme d’essais cliniques de phase III consacrés au traitement de la dermatite atopique auquel, à ce jour, près de 3 500 enfants, adolescents et adultes ont participé.
« Lorsqu’une dermatite atopique modérée à sévère est diagnostiquée à un enfant pendant les premiers mois de sa vie, celle-ci peut avoir des répercussions non négligeables sur de nombreux aspects de son enfance, tandis que revient à ses parents et aidants la tâche difficile de trouver des options thérapeutiques sûres et efficaces », a indiqué le docteur John Reed, Ph.D., Responsable Monde de la Recherche et Développement de Sanofi. « Pour l’heure, les corticoïdes à usage topique constituent le traitement de référence pour les patients de cette tranche d’âge, associés parfois à d’autres médicaments immunosuppresseurs qui peuvent endommager leur peau délicate et, en cas d’usage au long cours, avoir de potentielles répercussions sur leur croissance. La sécurité revêt une importance capitale pour les médecins et les parents dans le choix du traitement à administrer à des enfants et nourrissons. Les résultats de cet essai sont donc pour nous très encourageants, car ils montrent que Dupixent permet de remédier aux signes et symptômes de la dermatite atopique sans pour autant avoir un effet globalement suppresseur sur le système immunitaire, illustrant de ce fait son potentiel chez de très jeunes patients. »
La dermatite atopique est une maladie inflammatoire chronique de type 2 pouvant se manifester avant l’âge de 5 ans dans 85 % à 90 % des cas. Les symptômes invalidants que présentent les nourrissons et jeunes enfants atteints de dermatite atopique modérée à sévère perdurent souvent jusqu’à l’âge adulte et se caractérisent par des démangeaisons intenses et persistantes, des lésions cutanées couvrant l’ensemble du corps accompagnées d’une sécheresse, de fissures, de rougeurs ou d’un brunissement de la peau, de la formation de croûtes et de suintements – ainsi que d’une augmentation du risque d’infections cutanées. La dermatite atopique modérée à sévère entraîne des répercussions non négligeables sur la vie des jeunes enfants, leurs parents et les personnes qui les soignent – en particulier sur l’humeur, le sommeil et la qualité de vie. En outre, l’inflammation de type 2 sous-jacente qui caractérise la dermatite atopique peut contribuer à l’apparition d’autres maladies atopiques au cours de la vie, comme l’asthme.
« La dermatite atopique modérée à sévère du nourrisson et du jeune enfant est extrêmement pénible pour les patients et les personnes qui en ont la charge, car il leur faut respectivement endurer des démangeaisons persistantes et douloureuses et composer avec des soins quotidiens intensifs de la peau, comme des bains d’eau javélisée et des compresses humides, sans compter les nuits sans sommeil pour les enfants comme pour leurs proches », a ajouté le docteur George D. Yancopoulos, Ph.D., Président et Directeur scientifique de Regeneron. « En fait, au début de cet essai, plus de la moitié de la surface corporelle des enfants était atteinte par la maladie et près d’un tiers d’entre eux avaient déjà dû avoir recours à des immunodépresseurs. Ces données montrent que Dupixent a permis de réduire de manière spectaculaire l’impact de la dermatite atopique sur les vies de ces jeunes enfants et de leurs familles avec une cicatrisation rapide de la peau, une diminution des démangeaisons et une amélioration de différents indicateurs comme le sommeil et la douleur. De plus, les patients traités par Dupixent ont présenté près de 70 % d’infections cutanées de moins que les patients traités par placebo. »
Les patients ont reçu Dupixent toutes les quatre semaines (200 mg ou 300 mg, en fonction du poids) en association avec des corticoïdes à usage topique, ou des corticoïdes à usage topique seulement (placebo). Les critères d’évaluation principaux correspondaient à la proportion de patients ayant obtenu un score de 0 (cicatrisation complète) ou de 1 (cicatrisation quasi complète) sur l’échelle IGA (Investigator’s Global Assessment, Évaluation globale de l’investigateur) et une réponse EASI-75 (amélioration de 75% du score sur l’échelle d’étendue et de sévérité de l’eczéma, Eczema Area and Severity Index). L’analyse primaire pré-spécifiée a montré qu’à 16 semaines, les patients traités par Dupixent ont obtenu les résultats suivants :
. cicatrisation complète ou quasi complète de la peau pour 28 % d’entre eux, contre 4 % des patients traités par placebo (p=<0,0001) – critère d’évaluation principal de l’essai ;
. amélioration de 75% ou plus du score de sévérité de la maladie par rapport au score à l’inclusion pour 53 % d’entre eux, contre 11 % pour ceux traités par placebo (p=<0,0001) – co-critère d’évaluation principal en dehors des États-Unis ;
. amélioration moyenne de 70 % du score EASI par rapport au score à l’inclusion, comparativement à une amélioration de 20 % pour les patients traités par placebo (p=<0,0001) ;
. amélioration moyenne de 49 % des démangeaisons par rapport au score à l’inclusion, comparativement à une amélioration de 2 % pour les patients traités par placebo (p<0,0001) ;
. amélioration significative des résultats observés chez les patients (en particulier concernant le sommeil, les douleurs cutanées et la qualité de vie en lien avec la santé), ainsi que de la qualité de vie en lien avec la santé rapportée par les aidants.
L’essai a donné des résultats en matière de sécurité identiques à ceux obtenus dans le traitement de la dermatite atopique. Pendant la période de traitement de 16 semaines, les taux globaux d’événements indésirables se sont établis à 64 % pour Dupixent et à 74 % pour le placebo. Les événements indésirables les plus fréquents et ceux présentant un intérêt particulier ont été les suivants : rhinopharyngites (8 % pour Dupixent, 9 % pour le placebo), infections des voies respiratoires supérieures (6 % pour Dupixent, 8 % pour le placebo), conjonctivite (5 % pour Dupixent, 0 % pour le placebo), infections par le virus de l’herpès (6 % pour Dupixent, 5 % pour le placebo) et réactions au site d’injection (2 % pour Dupixent, 3 % pour le placebo).
Dupixent est un anticorps monoclonal entièrement humain qui inhibe les voies de signalisation de l’interleukine 4 (IL-4) et de l’interleukine 13 (IL-13). Dupixent n’est pas un médicament immunosuppresseur. Les interleukines 4 et 13 interviennent dans l’inflammation de type 2 qui joue un rôle central dans la dermatite atopique, l’asthme et la rhinosinusite chronique avec polypose nasale.
Les résultats détaillés de cet essai seront présentés dans le cadre d’un prochain congrès médical et les données correspondantes seront soumises aux autorités réglementaires. En 2016, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a décerné le statut de « médicament innovant » (Breakthrough Therapy) à Dupixent pour le traitement de la dermatite atopique (chez les enfants âgés de 6 mois à 11 ans). L’utilisation de Dupixent chez l’enfant de moins de 6 ans atteint de dermatite atopique modérée à sévère fait actuellement l’objet d’études cliniques et aucun organisme de réglementation n’a encore évalué ses profils de sécurité et d’efficacité dans cette tranche d’âge.
Source et visuel : Sanofi / Regeneron