Le GEMME lance une campagne pour garantir l’accès aux médicaments du quotidien

Le GEMME lance la campagne « Des prix bas, oui mais pas au prix de votre santé ». Son objectif ? Alerter l’opinion publique sur les prix trop bas des médicaments génériques et les conséquences que cela pourrait avoir sur la santé des Français.

« A force de baisses de prix à répétition, combinées à la double peine du contexte inflationniste et de la clause de sauvegarde (1), les médicaments génériques sont aujourd’hui en péril. Cette situation met en danger la disponibilité des traitements causant ruptures d’approvisionnement et pénuries qui risquent de s’aggraver », estime l’association qui réunit aujourd’hui 21 entreprises du secteur des médicaments génériques et biosimilaires.

« Malgré leur coût déjà 60% inférieur à celui des médicaments d’origine, les médicaments génériques sont soumis à des pressions croissantes de la part des pouvoirs publics. Depuis 15 ans, ils ont subi des baisses de prix répétées, qui se sont accélérées depuis 2014. En 2019, nouveau coup de grâce, l’intégration des médicaments génériques, biosimilaires et hybrides au calcul de la clause de sauvegarde, censée limiter la hausse des coûts liés aux traitements innovants », poursuit l’association.

« Son application aux génériques relève du non-sens, puisqu’elle sanctionne la vente de produits générateurs d’économies pour l’Assurance Maladie. C’est un peu comme faire payer la taxe carbone à une personne qui a choisi de se déplacer à vélo électrique », déplore Stéphane Joly, Président du GEMME.

L’association indique ainsi que « le prix médian d’un comprimé de générique est tombé aujourd’hui à 11 centimes d’euros » et que « certains médicaments sont même produits à perte, affectant ainsi la viabilité des entreprises qui les produisent et la disponibilité des traitements ».

Selon le Gemme, si les baisses de prix des médicaments génériques continuent, les pénuries pourraient s’accroitre pour environ 15% des références, soit près de 150 médicaments sur 1 000.

Une campagne pour prendre les Français à témoin

L’association appelle donc les Français à se mobiliser pour faire entendre leur voix et demander au Gouvernement de garantir l’accès à leurs traitements en adressant trois demandes :

  • Augmenter le prix des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) de moins de 5 euros
  • Etablir un prix plancher à 0,14€ par comprimé, indexé sur l’inflation
  • Exclure les médicaments génériques, biosimilaires et hybrides de la clause de sauvegarde

« Notre message est clair : notre industrie doit être en mesure de remplir sa mission, à savoir fournir des médicaments de qualité à prix abordables et servir de digue contre les ruptures, en assurant une offre multisources pour une même molécule. Force est de constater que l’offre s’est déjà réduite en France, certains acteurs ayant jeté l’éponge, faute d’atteindre ou de maintenir une viabilité économique suffisante. », déclare Stéphane Joly.

Déployée à l’échelle nationale, la nouvelle campagne du GEMME interpelle les Français sur la différence de prix entre une tasse de café en terrasse et une semaine de traitement médicamenteux tout en les invitant à s’emparer du sujet à travers notamment une pétition sur Change.org
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1. Instauré en 1999, ce mécanisme de régulation consiste dans le versement d’une contribution à l’Assurance maladie par les laboratoires pharmaceutiques, lorsque la croissance du marché dépasse un plafond autorisé fixé chaque année par la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS). Il s’applique désormais sans modulation autant aux thérapies innovantes et coûteuses, dont il est censé limiter l’impact financier, qu’aux produits matures dont le développement contribue justement à générer des économies. Cette pression fiscale est évaluée à plus de 57 millions d’euros pour les médicaments génériques en 2021.

Source : Gemme