Grippe A : pour Andrew Witty, patron de GSK, « l’effort industriel est sans précédent »
Dans une interview au quotidien Les Echos, Andrew Witty le directeur général de GlaxoSmithKline (GSK) analyse l’impact de la grippe A(H1N1) sur le groupe pharmaceutique britannique. Selon lui, l’industrie pharmaceutique est face à un défi : Il n’y aura pas assez de vaccins pour toute la planète.
« Collectivement, l’industrie pharmaceutique est face à un défi. Aurons-nous assez de vaccins pour protéger tout le monde à l’échelle de la planète ? La réponse est non. Tant en termes de production que de stockage ou de distribution, l’industrie ne dispose pas des capacités suffisantes à l’échelle mondiale », explique le directeur général de GSK dans les colonnes des Echos.
« En France – où nous avons commencé à livrer la semaine dernière – comme dans les autres pays développés, les vaccins seront disponibles en quantités suffisantes. La réponse politique a été adéquate et le secteur privé a su monter rapidement en puissance », précise-t-il.
440 millions de doses commandées
Dans les pays en voie de développement, le virus de la grippe « sera un défi de plus » constate Andrew Witty. GSK a ainsi donné 50 millions de doses de vaccins ainsi que des boîtes d’antiviral Relenza à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin qu’elle les distribue dans les pays les plus pauvres. « Pour les pays émergents moins pauvres, nous allons proposer nos vaccins à des prix nettement inférieurs aux 7 euros pratiqués dans les pays riches ».
Pour Andrew Witty, « l’effort industriel est sans précédent ». En plus des 50 millions de doses pour l’OMS, le laboratoire britannique a reçu commande de 440 millions de doses. « Et nous en recevrons d’autres. Dans une année normale, nous produisons 75 millions de vaccins antigrippe et 1 milliard de doses tous vaccins confondus », précise le directeur général de GSK.
Perspectives pour le groupe
Malgré, un début d’année difficile où le groupe a souffert de l’arrivée de nouveaux génériques aux Etats-Unis et où la croissance des ses ventes a ralenti au premier trimestre, Andrew Witty s’attend à ce que « le second semestre bénéficiera immanquablement de la pandémie grippale ». Autres raisons d’être optimiste pour le patron de GSK, la croissance des produits grand public comme Alli, Aquafresh ou encore Sensodyne. « Dans ce domaine, nous avons obtenu 9 % de croissance au premier semestre, donc en pleine crise. C’est la plus forte progression de tous les groupes de biens de grande consommation ! », se réjouit-il.
Autre rendez-vous pour le laboratoire britannique, l’arrivée de son vaccin contre le paludisme Mosquirix actuellement en phase III d’essais cliniques. « Les résultats de la première étude sont attendus en 2011, et ceux de la deuxième, qui concerne les enfants, à la fin 2012. Si les tests sont concluants, le produit pourrait être disponible début 2013 au plus tôt », annonce Andrew Witty.
Enfin, le groupe entend revenir « sans doute au premier semestre 2010 » vers les autorités françaises avec les derniers résultats, déjà soumis aux autorités européennes, sur son vaccin Cervarix contre le cancer du col de l’utérus. « La situation va changer en France. La France est un pays très important pour nous, même si le marché est dominé par Sanofi-Aventis. »