AB Science : 1ères premières autorisations règlementaires pour initier une étude confirmatoire de phase 3 avec le masitinib dans la maladie d’Alzheimer
AB Science a annoncé avoir reçu de la part de l’agence française du médicament (ANSM) ainsi que de l’AEMPS (agence espagnole) et de l’EOF (agence grecque), les premières autorisations règlementaires pour initier son étude confirmatoire de phase 3 (AB21004) évaluant le masitinib chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer légère à modérée.
L’étude AB21004 est une étude de phase 3 randomisée en double aveugle visant à évaluer la tolérance et l’efficacité du masitinib chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer légère ou modérée, en association aux traitements de référence, à savoir les inhibiteurs de la cholinestérase et/ou la mémantine. L’étude doit recruter 600 patients dont le diagnostic clinique de maladie d’Alzheimer légère ou modérée a été confirmé, ce qui correspond à un score d’activités de la vie quotidienne (ADCS-ADL) inférieur à 73 et à un score MMSE (Mini Mental State Examination) compris entre 14 et 25, inclus.
L’objectif de l’étude AB21004 est de confirmer l’effet du traitement par le masitinib à la dose de 4,5 mg/kg/jour en complément d’un inhibiteur de la cholinestérase et/ou de la mémantine chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré. Le critère principal de l’étude sera d’évaluer l’effet du masitinib sur la variation du score ADCS-ADL et du score ADAS-Cog-11, par rapport à l’inclusion.
Le positionnement du masitinib est différent de celui des autres médicaments développés dans la maladie d’Alzheimer, tels que le lecanemab, l’aduhelm, le donanemab et le crenenzumab, qui ciblent les stades précoces de la maladie d’Alzheimer, notamment la démence très légère, la maladie d’Alzheimer prodromique ou asymptomatique, avec un score MMSE>22 et jusqu’à 30, alors que les patients ayant un score MMSE de 27-30 ont des fonctions cognitives normales.
Le mécanisme d’action du masitinib est également différent de celui des autres médicaments développés dans la maladie d’Alzheimer et peut-être complémentaire dans la mesure où le masitinib cible la microglie et les mastocytes pour générer un effet neuroprotecteur qui modifie la maladie, alors que le lécanemab, l’aduhelm, le donanemab et le crenenzumab sont des anticorps anti-amyloïdes qui visent à éliminer les agrégats toxiques de bêta-amyloïde (Aβ).
En outre, le masitinib est une tyrosine kinase administrée par voie orale alors que les anticorps anti-amyloïdes sont administrés par injection.
Le professeur Bruno Dubois, MD, investigateur principal de l’étude et professeur de neurologie à l’Université de la Sorbonne, France, a commenté : « Nous sommes très enthousiastes à l’idée de lancer cette étude confirmatoire de phase III avec le masitinib dans la maladie d’Alzheimer. Il n’y a pas d’options thérapeutiques pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer légère ou modérée. Les résultats de la première étude de phase 2B/3, AB09004, ont été très encourageants, surtout si l’on considère que cette population de patients est difficile à traiter. Premièrement, nous avons trouvé la dose optimale parmi les trois testées. Deuxièmement, le masitinib administré à la dose de 4,5 mg/kg/jour a ralenti de manière significative la détérioration cognitive par rapport au placebo et a également montré une réduction de la perte de capacité fonctionnelle dans les activités de la vie quotidienne. Tout aussi important, il a été démontré que la tolérance du masitinib lorsqu’il est administré en complément d’un inhibiteur de la cholinestérase et/ou de la mémantine était conforme à son profil de risque connu et n’était pas aggravée dans cette population âgée ».
Le Professeur Olivier Hermine, président du comité scientifique d’AB Science et membre de l’Académie des Sciences, a déclaré : « Avec ces premières autorisations règlementaires, AB Science a maintenant lancé la troisième indication clé avec le masitinib de son programme d’études confirmatoires, qui inclut la sclérose latérale amyotrophique, les formes progressives de la sclérose en plaques, et à présent la maladie d’Alzheimer. Le masitinib est développé dans le traitement des maladies neurodégénératives sur la base de son mécanisme d’action unique ciblant la microglie et les mastocytes, des cellules essentielles dont on pense qu’elles contribuent au processus neurodégénératif et qui, si elles sont correctement contrôlées, contribuent à la neuroprotection ».
Références :
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Source et visuel : AB Science