AB Science : une publication indépendante confirme le rôle du masitinib comme thérapie potentielle dans les troubles neurodégénératifs
AB Science a annoncé la publication d’un article évalué par des pairs dans lequel les auteurs concluent que le blocage des hémicanaux sur les mastocytes avec le masitinib représente une nouvelle stratégie prometteuse pour ralentir la progression des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Les hémicanaux permettent aux cellules de communiquer avec l’environnement extracellulaire et jouent divers rôles physiologiques et physiopathologiques dans le système nerveux.
Cet article intitulé ‘Mast Cell and Astrocyte Hemichannels and Their Role in Alzheimer’s Disease, ALS, and Harmful Stress Conditions’, [1] est librement accessible sur le site de l’International Journal of Molecular Sciences https://doi.org/10.3390/ijms22041924.
Cet article de synthèse [1] examine les hémicanaux et leur contribution à la dégranulation des mastocytes dans la maladie d’Alzheimer. Les données des expériences in vitro et in vivo (APPswe/PS1dE9, modèle de souris de la maladie d’Alzheimer) des auteurs sont particulièrement intéressantes dans la mesure ou elles montrent une augmentation de l’activité des hémicanaux des mastocytes après traitement par le peptide amyloïde (Ab25–35), entrainant une réponse de dégranulation et une libération accrue d’histamine [2]. Le nombre de mastocytes dans les zones hippocampiques et corticales est augmenté de manière drastique avant même que les dépôts de plaques amyloïdes ne deviennent évidents, ce qui suggère que les mastocytes sont l’une des premières cellules du cerveau à reconnaître et à répondre aux peptides amyloïdes, et pourraient donc jouer un rôle essentiel dans l’apparition et la progression de la maladie d’Alzheimer. Il a été démontré que le traitement par le masitinib empêche totalement l’activité des mastocytes issus de la moelle osseuse et des mastocytes du cerveau induite par les hémicanaux en réponse aux peptides amyloïdes. Les auteurs ont conclu que les hémicanaux exprimés par les mastocytes pourrait servir de cible moléculaire pour développer des traitements thérapeutiques qui pourraient retarder l’apparition et la progression de la maladie d’Alzheimer.
Cette étude conforte les résultats de l’étude de phase 2B/3, AB09004, qui a évalué le masitinib chez des patients atteints de formes légères et modérées la maladie d’Alzheimer.
Philip Scheltens (MD, PhD), professeur de neurologie cognitive et directeur du centre Alzheimer médical universitaire d’Amsterdam a déclaré, a déclaré : « Cette étude apporte des preuves supplémentaires que le masitinib, à travers son double ciblage des mastocytes et de la microglie, a un profile unique et efficace dans les troubles neurodégénératifs tels que la maladie d’Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique ».
Pour rappel [3], AB Science a récemment annoncé que son étude de phase 2B/3 (AB09004), évaluant le masitinib chez des patients atteints de formes légères et modérées la maladie d’Alzheimer, avait atteint son critère d’évaluation principal prédéfini.
L’étude AB09004 était une étude internationale de phase 2B/3, randomisée et contrôlée par placebo, évaluant différentes doses de masitinib comme traitement chez les patients atteints d’une maladie d’Alzheimer légère à modérée confirmée. Cette étude a comparé l’efficacité et la tolérance du masitinib par rapport au placebo après 24 semaines de traitement lorsqu’il est administré en complément d’un inhibiteur de cholinestérase (donépézil, rivastigmine ou galantamine) et/ou de la mémantine. Deux doses de masitinib ont été testées, le masitinib 4,5 mg/kg/jour et une dose titrée de masitinib de 4,5 à 6,0 mg/kg/jour, chaque dose ayant son propre contrôle.
L’étude a démontré que le masitinib à la dose de 4.5 mg/kg/jour (n=182) a généré un effet statistiquement significatif par rapport au contrôle (n=176) sur le critère principal, à savoir la variation du score ADAS-Cog, un score qui mesure l’effet sur la cognition et la mémoire (p=0,0003). L’étude a également démontré que le masitinib à la dose de 4,5 mg/kg/jour a généré un effet statistiquement significatif sur le score ADCS-ADL, un score qui évalue l’autonomie et les activités de la vie quotidienne (p= 0,0381). Il y avait également significativement moins de patients atteignant le stade de démence sévère (MMSE<10) avec le masitinib 4,5 mg/kg/jour comparé au placebo après 24 semaines de traitement (p-value= 0,0446).
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[1] Harcha PA, Garcés P, Arredondo C, Fernández G, Sáez JC, van Zundert B. Mast Cell and Astrocyte Hemichannels and Their Role in Alzheimer’s Disease, ALS, and Harmful Stress Conditions. International Journal of Molecular Sciences. 2021; 22(4):1924. https://doi.org/10.3390/ijms22041924
[2] Harcha PA, Vargas A, Yi C, Koulakoff AA, Giaume C, Sáez JC. Hemichannels Are Required for Amyloid β-Peptide-Induced Degranulation and Are Activated in Brain Mast Cells of APPswe/PS1dE9 Mice. J Neurosci. 2015;35(25):9526-9538. Doi:10.1523/JNEUROSCI.3686-14.2015
[3] Communiqué de presse AB Science du 18 décembre 2020. http://www.ab-science.com/years/2020/
Source : AB Science