Accord de recherche entre Gustave Roussy et Amgen pour prédire l’efficacité des anticorps conjugués
Réunir l’efficacité des chimiothérapies et la spécificité des anticorps, c’est le défi relevé depuis quelques années avec les anticorps conjugués (antibody-drug conjugates/ADC) qui commencent à s’inscrire dans la prise en charge des patients, en transformant de façon majeure leur espérance de vie et leur qualité de vie. Cependant, une partie des patients ne répondront pas à ces traitements. Afin de comprendre pourquoi et pouvoir prédire l’efficacité et le risque de développement de résistances chez un patient, Amgen vient de signer un accord de recherche d’un million d’euros avec Gustave Roussy afin d’étudier précisément les interactions de l’ADC avec la cellule tumorale. Objectifs : identifier des biomarqueurs pour mieux cibler les patients sur lesquels ces traitements seront efficaces, et affiner les doses optimales d’utilisation.
Depuis quelques années, les anticorps conjugués (antibody-drug conjugates/ADC), qui couplent des molécules de chimiothérapie à un anticorps, ouvrent une nouvelle ère dans les traitements anticancéreux avec des résultats impressionnants pour certains cancers. Malheureusement tous les patients ne sont pas sensibles à ces traitements. Quels sont les éléments qui interviennent dans l’efficacité de la destruction de la cellule tumorale une fois l’anticorps fixé à la surface de la cellule ? Une question de recherche qui permet de comprendre pourquoi ces thérapies si efficaces sur une partie des patients, ne le sont pas sur d’autres. Fortement engagé sur ce nouvel axe de recherche et développement que représentent les ADC, Amgen a décidé de répondre à cette question en s’associant aux chercheurs de Gustave Roussy.
« Amgen a été l’un des pionniers dans la recherche et le développement d’anticorps monoclonaux et investit aujourd’hui dans le développement des ADC. Afin de mieux comprendre les éléments qui entrent en jeu dans l’efficacité de ces thérapies, nous sommes heureux de débuter ce projet de recherche ambitieux en France avec Gustave Roussy », déclare Nathalie Varoqueaux, Directrice médicale d’Amgen France.
Avec un budget d’un million d’euros sur deux ans, les recherches vont explorer d’une part les 3 étapes qui suivent la fixation de l’ADC à la cellule tumorale : l’endocytose (l’entrée dans la cellule au sein d’une vésicule), les endosomes impliqués dans le transport des ADC jusqu’au lysosome, et enfin les éléments du lysosome intervenant dans le clivage des ADC, séparant l’anticorps de la chimiothérapie. D’autre part, les facteurs non spécifiques des tumeurs – endocytose par les cellules stromales ou les tissus sains – seront également étudiés car ils peuvent canaliser l’anticorps, atténuant ainsi son action sur les cellules cancéreuses.
« Pour mener ces investigations et identifier les déterminants et les composés qui peuvent contrer l’efficacité de ces traitements innovants, nos chercheurs travailleront sur des organoïdes créés à partir de culture 3D de cellules de patients, ce qui nous permettra d’être plus rapide et plus précis. C’est un projet enthousiamant pour nos équipes », indique le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de Gustave Roussy.
La caractérisation des éléments impliqués dans l’internalisation des ADC au sein de la cellule tumorale devrait permettre d’identifier des biomarqueurs, qui pourront être utilisés pour prédire l’efficacité du traitement chez les patients et sinon, pour pouvoir lui proposer un autre traitement sans perte de chance. Les résultats de ces recherches devraient également permettre d’affiner les doses optimales et les séquences à mettre en place pour une efficacité maximum.
Gustave Roussy, membre du réseau Amgen Partners of Choice
En octobre 2023, Amgen, via la création d’Amgen Partners of Choice (APoC), s’associe en France à Gustave Roussy, aux côtés d’experts de la recherche et du développement en oncologie et de leaders cliniques de sept autres centres de recherche de renommée mondiale. Ce réseau vise à créer de multiples canaux de collaboration à l’échelle mondiale dans le but d’accélérer la transition des programmes d’innovation de rupture vers les leaders de la clinique. Les projets actuels du réseau APoC se concentrent sur certains domaines pathologiques et types de tumeurs, notamment les cancers thoraciques, gastro-intestinaux et génito-urinaires.
« Notre participation à des réseaux médico-scientifiques internationaux du plus haut niveau, et notamment celui d’APoC avec Gustave Roussy comme unique site en France, nous permet de développer des collaborations de recherche de grande envergure au bénéfice des patients vivant avec un cancer. Ce partenariat en est une excellente illustration », déclare le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de Gustave Roussy.
Source : Amgen / Gustave Roussy