Adocia acquiert une licence exclusive sur une nanotechnologie qui améliore l’efficacité des agents anticancéreux
Adocia, société de biotechnologie spécialisée dans le développement de médicaments « best-in-class » à partir de protéines thérapeutiques déjà approuvées, a annoncé lundi avoir signé un accord de licence exclusif avec le CNRS, l’Université de Bordeaux I, l’Institut Polytechnique de Bordeaux et Aquitaine Science Transfert (SATT Aquitaine). Cet accord porte sur une demande de brevet international qui protège une technologie nanoparticulaire de drug delivery dans le domaine de la santé. « Le plan de trésorerie de la société est peu impacté par cette acquisition dont les termes financiers restent confidentiels », indique la société dans un communiqué.
« Adocia saisit cette opportunité de développer une nouvelle technologie pour l’oncologie, tout en poursuivant comme prévu le plan d’études cliniques sur ses trois produits à base d’insuline et de son produit pour la cicatrisation des plaies chroniques. Son expertise scientifique et clinique dans le drug delivery sera déterminante pour un développement industriel rapide », précise-t-elle.
La nouvelle technologie, dénommée DriveIn®, a été mise au point par le Professeur Sébastien Lecommandoux et son équipe du Laboratoire de Chimie des Polymères Organiques (LCPO, UMR5629 CNRS – Université de Bordeaux I – Institut polytechnique de Bordeaux). Elle s’est révélée particulièrement efficace en préclinique pour véhiculer les principes actifs et les délivrer au sein des tumeurs solides. Ces travaux ont fait l’objet de plusieurs publications dans des journaux scientifiques internationaux de référence.
Adocia entend adopter une stratégie duale pour développer cette technologie. D’une part, Adocia va développer des produits propriétaires à base de doxorubicine et de docétaxel, deux anticancéreux très utilisés qui pourraient grandement bénéficier d’une meilleure pénétration dans les cellules des tumeurs solides. D’autre part, Adocia proposera à des sociétés pharmaceutiques sa technologie DriveIn pour optimiser l’efficacité de leurs molécules propriétaires.
De nombreuses recherches sont actuellement entreprises pour découvrir de nouveaux traitements en oncologie, mais aussi pour améliorer les performances des produits approuvés tout en réduisant leurs effets secondaires. Aujourd’hui, l’un des enjeux majeurs dans cette recherche d’amélioration est d’assurer un meilleur ciblage des tumeurs solides afin de concentrer la molécule anticancéreuse au sein de la tumeur et de limiter ainsi la dégradation des tissus sains.
L’originalité de DriveIn est d’utiliser des nanoparticules dont la surface est entièrement composée d’acide hyaluronique, un bio-polymère présent naturellement dans le corps humain, connu pour interagir avec le récepteur cellulaire CD44. Ce récepteur est surexprimé dans un grand nombre de tumeurs solides, ce qui confère à DriveIn ses propriétés de ciblage et d’internalisation dans les cellules cancéreuses. Le médicament ainsi transporté est plus efficacement internalisé par les cellules cancéreuses, alors que les thérapies actuelles sont limitées dans ce domaine.
« Les propriétés remarquables de progression et d’internalisation dans la tumeur des nanoparticules DriveIn nous ont convaincus du caractère unique de cette technologie », déclare Olivier Soula, Directeur Recherche et Développement d’Adocia. « Notre premier objectif est de développer une formulation propriétaire pour le traitement du cancer de l’ovaire et de lancer la première étude clinique fin 2014. »
« Nous sommes très heureux de cette acquisition qui intervient au moment où les produits issus de la plateforme BioChaperone sont en développement clinique », ajoute Gérard Soula, le PDG d’Adocia. « Compte tenu de l’expertise de nos équipes, cette nouvelle plateforme nanotechnologique constitue une opportunité exceptionnelle pour combattre le cancer en améliorant l’efficacité de traitements déjà approuvés. »
Source : Adocia