Alnylam : approbation de l’UE pour OXLUMO™ dans le traitement de l’hyperoxalurie primitive de type 1
Alnylam Pharmaceuticals, le chef de file des ARNi thérapeutiques, a annoncé aujourd’hui l’autorisation de mise sur le marché accordée par la Commission européenne (CE) à OXLUMO™ (lumasiran), un ARNi thérapeutique, pour le traitement de l’hyperoxalurie primitive de type 1 (HP1) dans toutes les tranches d’âge.
L’HP1 est une maladie orpheline extrêmement rare caractérisée par une production excessive d’oxalate, pouvant entraîner une insuffisance rénale terminale (IRT) et d’autres complications systémiques. Les manifestations cliniques de la maladie étant souvent hétérogènes, le diagnostic se fait généralement tardivement, surtout chez les adultes, avec un délai médian d’environ six ans par rapport à l’apparition des symptômes. Non traitée, l’HP1 entraîne des lésions rénales progressives et les patients atteints d’une insuffisance rénale avancée doivent subir des dialyses intensives pour débarrasser le sang des toxines, notamment l’oxalate, jusqu’à ce qu’ils soient aptes et éligibles pour une transplantation hépatique/rénale double ou séquentielle, une procédure invasive présentant un risque élevé de morbidité et de mortalité, et une immunosuppression à vie.
« Aucune option de traitement approuvée pour l’HP1 n’existait jusqu’ici en Europe. Cette étape importante pourrait donc changer la vie des personnes souffrant de cette maladie extrêmement rare et débilitante – dont beaucoup sont des nourrissons et des enfants – et de leur famille. Lumasiran répondra au besoin urgent et non satisfait des patients atteints d’HP1 et l’autorisation obtenue aujourd’hui souligne notre engagement continu envers les communautés de maladies rares », a déclaré John Maraganore, Ph.D., directeur général d’Alnylam Pharmaceuticals. « Alnylam a mené le lumasiran de la phase d’identification du composé à l’approbation réglementaire en six années à peine et nous poursuivrons nos efforts avec le même degré d’urgence en travaillant avec les organismes nationaux de remboursement dans toute l’Europe pour que les patients puissent profiter du lumasiran. »
Lumasiran est un ARNi thérapeutique ciblant l’hydroxyacide-oxydase 1 (HAO1) qui code la glycolate oxydase (GO), une enzyme responsable de l’anomalie à l’origine de l’HP1. En dégradant l’ARNm d’HAO1 et en réduisant la synthèse de GO, lumasiran inhibe la production d’oxalate, le métabolite toxique directement responsable des manifestations cliniques de l’HP1.
« L’HP1 touche des patients de tous âges. Il est particulièrement dévastateur chez les nourrissons nés avec cette pathologie et qui développent une insuffisance rénale au cours des premiers mois de leur vie. Les patients atteints d’HP1 développent des calculs rénaux en raison de la surproduction d’oxalate, et on observe chez beaucoup d’entre eux un déclin progressif de la fonction rénale, pouvant conduire à terme à une maladie rénale en phase terminale potentiellement mortelle. Encore récemment, les seules options de traitement disponibles étaient la transplantation combinée du foie et des reins, et la vitamine B6 qui ralentit l’insuffisance rénale chez un nombre limité de patients sensibles », a déclaré le docteur Sally-Anne Hulton, consultante en néphrologie pédiatrique au Birmingham Women’s and Children’s Hospital NHS Trust, au Royaume-Uni. « Pour la première fois, lumasiran offre aux médecins qui traitent les enfants et les adultes atteints d’HP1 une nouvelle option thérapeutique pour lutter contre la cause première de cette maladie et empêcher la production d’oxalate. Les données révèlent en effet des réductions significatives et durables de l’oxalate urinaire et plasmatique avec un profil de sécurité et de tolérabilité encourageant, nous permettant d’espérer une amélioration des soins pour ces patients. »
« Conformément à notre philosophie d’accès aux médicaments, Alnylam entend être aussi innovant commercialement que scientifiquement », a déclaré Brendan Martin, directeur suppléant de la division Europe, Canada, Moyen-Orient et Afrique (CEMEA) d’Alnylam. « Si la capacité à conclure des accords innovants diffère selon les pays et les réglementations locales, nous sommes déterminés à travailler avec les autorités sanitaires de toute l’Europe pour parvenir à des accords d’accès au lumasiran responsables et durables qui répondent aux besoins des diverses populations de patients touchées par l’HP1, des nourrissons aux adultes, et nous nous adapterons au contexte local. Notre but est de rendre lumasiran accessible à tous les patients qui en ont besoin tout en minimisant l’incertitude budgétaire pour les systèmes de santé. »
L’approbation dans l’Union européenne s’appuie sur les données d’efficacité et d’innocuité des études de Phase 3 ILLUMINATE-A et ILLUMINATE-B du lumasiran. Au cours de l’étude ILLUMINATE-A, réalisée chez des adultes et des enfants de six ans ou plus, lumasiran a atteint le critère d’évaluation principal avec une réduction moyenne de 53 % de l’oxalate urinaire par rapport au placebo et a entraîné une réduction moyenne de 65 % de l’oxalate urinaire par rapport à la valeur de référence. Quatre-vingt-quatre pour cent des patients ont atteint des valeurs normales1 ou quasi normales2 d’oxalate urinaire et plus de la moitié des patients (52 %) ont connu une normalisation, contre 0 % dans le groupe placebo. Les résultats de l’étude pivot ILLUMINATE-A ont été présentés en juin 2020 lors du congrès international virtuel de l’Association rénale européenne-Association européenne de dialyse et de transplantation (ERA-EDTA). Lors de l’étude de Phase 3 ILLUMINATE-B, les résultats d’efficacité et le profil d’innocuité du lumasiran chez les nourrissons et les enfants de moins de six ans se sont avérés similaires à ceux constatés dans l’étude ILLUMINATE-A. Les résultats de l’étude pédiatrique ILLUMINATE-B ont été présentés le 22 octobre au congrès annuel virtuel de l’American Society of Nephrology (ASN).
Lumasiran a obtenu la désignation de médicament prioritaire (PRIME) par l’EMA, ainsi que la désignation de médicament orphelin dans l’Union européenne. Lumasiran a également bénéficié d’un examen accéléré par l’EMA, un processus accordé aux médicaments considérés comme présentant un intérêt majeur en matière de santé publique et d’innovation thérapeutique et qui vise à mettre les nouveaux traitements à la disposition des patients plus rapidement. Cette autorisation dans l’Union européenne fait suite à l’avis positif du Comité des médicaments à usage humain (CHMP) en octobre 2020. Alnylam a déposé une demande d’autorisation de mise sur le marché (demande d’AMM) auprès de la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis. La FDA a accordé un examen prioritaire pour cette demande d’AMM et a fixé la date au 3 décembre 2020 en vertu de la loi sur les frais d’utilisation des médicaments sur ordonnance (PDUFA).
Source : Alnylam