Antennes-relais : l’Académie de Médecine s’inquiète d’une « utilisation dévoyée du principe de précaution »
Suite aux décisions de justice condamnant deux opérateurs téléphoniques à démonter leur antenne-relais, l’Académie de Médecine, sceptique quant aux risques, s’inquiète d’une « utilisation dévoyée du principe de précaution ». Le gouvernement a annoncé la tenue d’une table ronde le 26 mars prochain avec les principaux acteurs du secteur.
« Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables Etre exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant 30 secondes », tranche l’académie dans une mise au point publiée aujourd’hui.
» Une erreur scientifique manifeste «
Elle rappelle par ailleurs que « l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le comité européen sur les risques sanitaires émergents (Scenihr) se sont prononcés unanimement sur l’absence de risque de ces antennes. » Ainsi, l’Académie s’étonne notamment que l’arrêt du 4 février de la cour d’appel de Versailles « puisse s’appuyer sur une erreur scientifique manifeste en prenant en compte le ‘risque démontré’ de champs d’extrêmement basse fréquence émis par ces antennes ».
« Une utilisation dévoyée du principe de précaution «
« La prééminence du « ressenti » du plaignant, si elle fait jurisprudence, remet en cause les fondements mêmes de l’expertise scientifique et médicale, au risque de laisser la porte ouverte à des décisions lourdes de conséquences en matière de santé publique. Une telle utilisation dévoyée du principe de précaution risque de conduire à une quête illusoire du « risque zéro », source d’erreurs, de retards et de dysfonctionnements du système de santé », prévient l’Académie dans sa mise au point.
Une table ronde le 26 mars prochain
L’Académie nationale de Médecine renouvelle ainsi sa mise en garde contre une interprétation subjective du principe de précaution et annonce la « mise en place un groupe de travail pour examiner les questions que pose cette actualité judiciaire. »
Par ailleurs, le gouvernement vient d’annoncer l’organisation d’une table ronde le 26 mars prochain avec les principaux acteurs du secteur. Une « réunion de pilotage » confiée à Roselyne Bachelot, Nathalie Kosciusko-Morizet et Chantal Jouanno.
Pour plus d’informations, consulter la mise au point de l’Académie de Médecine