Antibiotiques à l’hôpital : une consommation sous surveillance
A l’occasion de la seconde journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques organisée le 18 novembre 2009, l’Institut de veille sanitaire et les 5 Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin) annoncent la création en 2010 d’une nouvelle surveillance nationale ciblée sur la consommation des antibiotiques à l’hôpital. Intitulée « ATB-Raisin ».
L’InVS a rappelé que l’utilisation des antibiotiques crée une pression de sélection qui favorise l’acquisition et la dissémination de souches de bactéries résistantes tant en ville qu’à l’hôpital. Dans sa recommandation du 15 novembre 2001, le Conseil de l’Union Européenne invitait les Etats Membres à renforcer non seulement les systèmes de surveillance de la résistance aux antibiotiques mais aussi ceux de l’utilisation des antibiotiques.
C’est dans ce contexte que l’Institut de veille sanitaire et les 5 Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CClin) annoncent la création en 2010 d’une nouvelle surveillance nationale ciblée sur la consommation des antibiotiques à l’hôpital. Intitulée « ATB-Raisin », elle a fait l’objet d’une phase de test en 2008-2009 et complètera les données sur la résistance aux antibiotiques existantes. Son pilotage associe des professionnels hospitaliers impliqués quotidiennement dans le bon usage des antibiotiques et son évaluation à l’hôpital (infectiologues, pharmaciens, microbiologistes, réanimateurs, praticiens en hygiène …).
Les objectifs de cette nouvelle surveillance sont de quantifier et décrire la consommation des antibiotiques dans différents types d’hôpitaux et de suivre son évolution dans le temps. Les méthodes de ce nouveau dispositif reposent sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les consommations sont exprimées en nombre de doses journalières d’antibiotiques rapportées à l’activité de l’hôpital pour chaque famille d’antibiotiques et par type de service.
La mise en place de cette surveillance permettra d’offrir à chaque hôpital la possibilité d’analyser ses consommations et de les comparer à celles des autres, afin d’identifier des pistes de travail pour optimiser ses pratiques de prescription. L’évaluation de ces pratiques, sur la base des référentiels diffusés par la Haute Autorité de Santé et les sociétés savantes, sera un complément à cette surveillance.
Au niveau national, les données recueillies contribueront à mieux suivre l’impact des politiques pour le bon usage des antibiotiques à l’hôpital, dans le cadre du « Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques ». Ces données sur la consommation d’antibiotiques complèteront celles déjà disponibles, pour la ville, auprès de l’Assurance Maladie et celles transmises à l’Europe par l’Afssaps.
Source : InVS