Antibiotiques: la consommation en France reste très supérieure à la moyenne européenne
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie son rapport annuel sur la consommation des antibiotiques en France. Les résultats présentés dans la nouvelle édition montrent notamment que la consommation des antibiotiques repart à la hausse depuis 2010, et que la France reste parmi les pays européens où celle-ci est la plus élevée.
« Ce niveau élevé est très préoccupant car une utilisation non maîtrisée des antibiotiques est responsable du développement des résistances bactériennes », souligne l’ANSM. « De surcroît, l’éventail des solutions de recours que constituent les antibiotiques dits « de réserve » s’appauvrit en raison de la diminution du nombre de substances antibiotiques disponibles et d’une innovation thérapeutique trop modeste », poursuit-elle.
La consommation d’antibiotiques a globalement diminué de 11,4 % entre 2000 et 2015, mais elle est en hausse de 5,4 % depuis 2010. L’ANSM souligne que la consommation d’antibiotiques en ville représente 93 % de la consommation totale. Elle se caractérise par un usage important des pénicillines et notamment de l’association amoxicilline-acide clavulanique, qui est particulièrement génératrice de résistances, une diminution de l’usage des quinolones, « ce qui constitue un point positif », indique l’agence. Les durées de prescription sont très variables avec une moyenne se situant à 9,2 jours et les disparités de consommation sont importantes entre plusieurs régions françaises.
À l’hôpital, la consommation d’antibiotiques représente 7 % de la consommation totale. Elle a peu évolué au cours de ces dernières années et se caractérise par une stabilisation de la consommation des céphalosporines de 3ème et 4ème générations et une diminution de la consommation de la colistine injectable, substance active qui exige un suivi spécifique en raison du développement de souches bactériennes multi-résistantes. En revanche, d’autres évolutions demeurent défavorables, comme la progression de l’usage des carbapénèmes.
En Europe, aucun changement majeur n’a été observé depuis 2000 dans la cartographie des consommations. En ville, la France se situe en 2015 au 4ème rang et son niveau de consommation reste très supérieur à la moyenne européenne. Néanmoins, en 2015, la consommation s’établit en ville a un niveau inférieur à celui observé avant 2001, année du premier plan d’alerte sur les antibiotiques. Dans les établissements de santé, la consommation d’antibiotiques est restée stable et les antibiotiques à large spectre restent largement utilisés.
A consulter sur le site de l’ANSM : « Consommation d’antibiotiques et résistance et nécessité d’une mobilisation déterminée et durable »