Antibiotiques : Marisol Touraine veut réduire de 25 % la consommation globale d’ici 2017
A l’occasion de la remise du rapport piloté par le Dr Jean Carlet pour la préservation des antibiotiques, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a annoncé qu’elle entendait « réduire de 25 % la consommation globale d’antibiotiques et faire passer la mortalité liée à l’antibiorésistance au-dessous de la barre des 10 000 décès par an d’ici 2017 ».
« Après une relative stabilisation au cours des années 2000, la consommation globale d’antibiotiques est à nouveau en hausse depuis 2010. Les statistiques sont aujourd’hui mauvaises. En ville comme à l’hôpital, les molécules à « large spectre » sont trop largement prescrites et favorisent l’apparition de résistances. », a indiqué la ministre. « La prévalence croissante, et pas seulement à l’hôpital, de bactéries résistantes à la quasi-totalité des classes d’antibiotiques connues est inquiétante. Le risque, c’est d’entrer dans une ère post-antibiotique. », a-t-elle estimé.
Selon l’étude BURDEN BMR, conduite par l’Institut national de veille sanitaire (InVS), chaque année, près de 160 000 patients contractent une infection par un germe dit multi-résistant et près de 13 000 en meurent directement.
Réduire de 25% la consommation globale d’antibiotiques
Le rapport remis mercredi à la ministre préconise que le pilotage de la lutte contre l’antibiorésistance soit confiée au comité interministériel de la santé. La ministre a indiqué qu’elle désignera prochainement le délégué chargé de piloter ce travail. Sa mission principale sera d’accompagner la déclinaison des mesures préconisées par le rapport. Parmi elles, la limitation de la durée de prescription initiale des antibiotiques à 7 jours ou à la mise en place d’un référent antibiotique dans chaque ARS. Son objectif sera de réduire de 25% la consommation globale d’antibiotiques et de faire passer la mortalité liée à l’antibiorésistance au-dessous de la barre des 10 000 décès par an d’ici 2017.
Par ailleurs, la ministre souhaite encourager la recherche et l’innovation sur la résistance aux antibiotiques, à travers le lancement, dès 2016, d’un plan national interdisciplinaire de recherche sur l’antibiorésistance, piloté par l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) et l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement (AllEnvie).
Marisol Touraine a également annoncé la mise en place d’actions de pédagogie et de campagnes de communication en lien avec les associations de patients et d’usagers. Elle a notamment annoncé qu’elle soutiendra le dossier de candidature porté par les associations de patients le LIEN et AC2BMR, ainsi que par la société française de pathologies infectieuses, auprès du Premier ministre, pour faire de la lutte contre l’antibiorésistance la grande cause nationale pour 2016.
Marisol Touraine entend enfin inscrire cette mobilisation dans un cadre international. La ministre insistera ainsi, auprès de la Commission européenne et lors du prochain G7 Santé des 8 et 9 octobre prochains à Berlin, sur la nécessité d’une coordination internationale des initiatives prises par chaque Etat dans ce domaine.