Automédication: l’UFC–Que Choisir favorable à la fin du monopole des officines
Dans un communiqué publié jeudi, l’association UFC–Que Choisir se prononce pour une « libéralisation de l’automédication ». Elle estime ainsi que pour dynamiser ce marché, il est aujourd’hui « indispensable d’ouvrir la distribution des médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et grandes surfaces, sous le contrôle effectif d’un pharmacien ».
« A la veille de l’entrée en vigueur de la vente en ligne de médicaments sans ordonnance, et alors que l’Autorité de la Concurrence a, hier, relancé le débat sur la libéralisation de l’automédication, l’UFC–Que Choisir demande au Gouvernement de prendre position et appelle les parlementaires à inscrire la libéralisation de l’automédication dans le Projet de Loi Consommation », indique l’association.
« A partir du 12 juillet, les consommateurs pourront acheter leurs médicaments sans ordonnance via le site internet d’une pharmacie d’officine », rappelle l’UFC. « Mais contrairement aux annonces gouvernementales, cette mesure ne suffira pas à faire diminuer sensiblement les prix sur un marché qui en aurait pourtant bien besoin : ces achats sont en forte croissance (+ 3,2 % en 2012) et représentent une dépense annuelle de 2,2 milliards d’euros », estime-t-elle.
L’association souligne » l’insuffisante concurrence entre officines ». Selon une étude de l’UFC–Que Choisir, les médicaments sans ordonnance sont vendus à des tarifs allant de 1 à 4 (de 1,30 € à 4,95 € pour l’aspirine UPSA Vitamine C 330 mg). Et ces écarts sont parfois constatés entre deux pharmacies géographiquement très proches l’une de l’autre.
L’UFC–Que Choisir estime donc « indispensable » d’ouvrir la distribution des médicaments sans ordonnance aux parapharmacies et grandes surfaces, sous le contrôle effectif d’un pharmacien. Selon l’associaition, cette mesure permettrait d’améliorer l’accès financier mais aussi géographique aux soins : « une économie pour les consommateurs pouvant atteindre 16% de leurs dépenses d’automédication (soit 269 millions € par an) »; « une extension du réseau de distribution, avec 10% de points de vente supplémentaires ».
« La libéralisation, en œuvre aujourd’hui dans une majorité des pays d’Europe de l’Ouest, doit se faire dans les mêmes conditions de sécurité pour le consommateur qu’en officine », estime-t-elle. Cela implique que la vente s’effectue sous le contrôle permanent d’un pharmacien, et dans des espaces dédiés. « Les exemples européens montrent en outre que la libéralisation n’entraîne pas de hausse de la consommation de médicaments », poursuit-elle.
Enfin, concernant l’impact sur la profitabilité des officines, ce dernier serait, selon l’association, limité (le profit moyen ne baisserait que de 5 % au maximum, et resterait supérieur à 100 000 € par an), et ne porterait pas atteinte à la couverture officinale du territoire, notamment rurale. De plus, au-delà des avantages pour les consommateurs, cette mesure pourrait créer de nouveaux emplois.
Source : UFC–Que Choisir