Bioxodes lève 2,6 millions d’euros pour développer un nouveau peptide anti-thrombotique
Bioxodes, société belge spécialisée dans le développement de produits d’origine naturelle, a annoncé mardi avoir finalisé une 1ère levée de fonds de 2,6 millions d’euros, auprès d’un consortium de business angels et de fonds d’investissement belges. Ce montant inclut une subvention de 1,6 million d’euros octroyé par le Fonds européen de développement (FEDER) et par la région wallonne dans le cadre du programme RETECH. Les fonds seront utilisés pour développer Ir-CPI, le produit phare de la société, et l’amener au stade préclinique dans les prochains 18 mois.
Dirigée par son fondateur et directeur scientifique, le Professeur Edmond Godfroid, Bioxodes exploite les résultats des travaux menés par son ancienne équipe de l’Unité de Biologie Moléculaire des Ectoparasites à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Ces recherches portaient sur la caractérisation moléculaire des relations hôte-parasite. Précédemment à ce tour de table, Bioxodes a conclu avec l’Université Libre de Bruxelles (ULB) un accord portant sur la cession de la propriété des brevets relatifs à Ir-CPI.
Ir-CPI est un anti-thrombotique d’une nouvelle classe thérapeutique qui a la capacité inédite d’inhiber la coagulation à des doses qui ne provoquent pas de saignement. Ce produit, dérivé de la salive de la tique, peut devenir le premier anti-thrombotique injectable utilisable chez tous les patients sans causer d’importants saignements. Il pourrait également éviter l’utilisation d’antidotes à la fin de procédures critiques. Le marché sous une forme injectable d’une telle molécule, utilisée principalement en milieu hospitalier, est estimé à plus d’un milliard de dollars par an. Selon VisionGain, le marché mondial des médicaments anti-thrombotiques atteindra 24,3 milliards de dollars d’ici 2015.
Après les moustiques, les tiques se classent, au niveau mondial, au deuxième rang des vecteurs de maladies. Les recherches menées au sein du laboratoire du Pr. Edmond Godfroid de l’Unité de Biologie Moléculaire des Ectoparasites de l’ULB ont établi les bases moléculaires de la relation hôte / parasite. Ces recherches ont été menées sur une espèce de tiques, Ixodes ricinus, connues pour transmettre la maladie de Lyme. Ixodes ricinus est considérée comme étant capable de se nourrir sur une grande majorité de vertébrés en Europe.
Suite à une morsure, la tique se nourrit du sang de son hôte. Ce « repas » se caractérise par sa longue durée, jusqu’à deux semaines. Il ne provoque ni douleur, ni coagulation du sang, ni inflammation chez l’hôte. Les chercheurs pensent que ces effets résultent de la présence de principes actifs dans la salive de la tique.
« Nous avons annoncé il y a un an le lancement d’une campagne de financement, et je suis ravi que nous l’ayons finalisée. Ce tour de table va nous permettre de mener à bien notre programme d’études précliniques pour cette molécule prometteuse », déclare le Pr. Godfroid. « Nous sommes également très heureux d’avoir obtenu l’entière propriété du portefeuille de brevets relatifs à Ir–CPI, qui est le fruit des recherches menées dans mon laboratoire. »
Source : Bioxodes