Bisphénol A : des effets indésirables « probables » sur certains organes, selon l’EFSA
L’exposition au Bisphénol A (BPA) est « susceptible d’avoir des effets défavorables sur les reins et le foie, ainsi que des effets sur la glande mammaire », a estimé l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) dans un projet d’avis publié vendredi. Elle conclut toutefois que le risque sanitaire pour tous les groupes de population est faible.
L’EFSA s’est penchée sur plus de 450 études portant sur les dangers potentiels pour la santé associés au BPA et elle a identifié des effets indésirables probables sur le foie et les reins, ainsi que des effets sur la glande mammaire, comme étant liés à l’exposition à cette substance chimique.
L’avis se penche aussi sur les effets possibles du BPA sur les systèmes reproductif, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que sur le développement de cancers. « Bien qu’un lien entre le BPA et ces autres effets soit actuellement considéré comme improbable », l’EFSA conclut qu’ils pourraient constituer une « préoccupation potentielle » pour la santé humaine et qu’ils représentent une incertitude supplémentaire concernant les risques que présente cette substance.
Les experts de l’EFSA recommandent donc que la dose journalière tolérable (DJT) actuelle soit abaissée de son niveau actuel de 50 µg/kg de poids corporel/jour (ou 0,05 mg/kg/pc/jour) à 5 µg/kg pc/jour (0.005 mg/kg/pc/jour), et qu’elle soit établie sur une base provisoire.
L’EFSA conclut toutefois que le risque sanitaire pour tous les groupes de population est faible – y compris pour les fœtus, les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. En effet, les estimations les plus élevées d’exposition combinée au BPA par voie orale et non-orale sont de 3 à 5 fois plus faibles que la DJT-p proposée, en fonction du groupe d’âge. Pour tous les groupes de population, l’exposition orale est, à elle seule, plus de 5 fois inférieure à la DJT-p proposée.
L’EFSA indique enfin avoir lancé une consultation publique en ligne jusqu’au 13 mars 2014 sur son projet d’évaluation des risques associés à l’exposition au bisphénol A (BPA) pour la santé humaine. « Une grande partie de la science qui sous-tend ces conclusions est en constante évolution », souligne enfin l’EFSA précisant que « ce projet d’avis contient par conséquent un certain nombre d’incertitudes ». Le groupe scientifique CEF doit ainsi procéder à l’évaluation de ces incertitudes dans la version finale de l’avis qui sera publiée plus tard dans le courant de cette année.
Source : EFSA