Bruxelles autorise, sous réserve de conditions, le projet d’acquisition de Wyeth par Pfizer
La Commission européenne vient d’autoriser le projet d’acquisition de Wyeth par Pfizer. Une autorisation subordonnée au respect de l’engagement pris par Pfizer de renoncer à plusieurs types de vaccins, médicaments et additifs alimentaires à usage vétérinaire dans l’Espace économique européen (EEE) ou dans certains États membres.
« Au vu des engagements offerts par Pfizer, la Commission est parvenue à la conclusion que l’opération envisagée n’entraverait pas sensiblement l’exercice d’une concurrence effective dans l’EEE ou une partie substantielle de celui-ci », annonce Bruxelles dans un communiqué.
Par ailleurs, la commission souligne que dans le domaine de la santé humaine, les activités des parties sont largement complémentaires. En cas de chevauchements entre des produits Pfizer ou Wyeth existants ou en cours de développement, comme, par exemple, les traitements contre le cancer du rein (mRCC) et les antibiotiques, la Commission a examiné un grand nombre de marchés pharmaceutiques nationaux.
Pour ce qui est des traitements contre la maladie d’Alzheimer, elle s’est particulièrement intéressée aux produits que Pfizer et Wyeth sont en train de développer et aux évolutions attendues dans ce domaine. Elle a constaté que tout problème de concurrence pouvait être écarté sur ces marchés, car ceux-ci compteraient encore un nombre suffisant de concurrents au terme de l’opération envisagée et seraient accessibles à des concurrents potentiels.
S’agissant de la santé animale, la Commission a constaté que l’opération envisagée, telle qu’initialement notifiée, aurait posé des problèmes de concurrence sur les marchés nationaux des vaccins, médicaments et additifs alimentaires à usage vétérinaire dans un nombre significatif d’États membres où les gammes de produits proposées par Pfizer et Wyeth se chevauchent. La Commission craignait tout particulièrement que la disparition de Wyeth Fort Dodge Animal Health en tant que concurrent de Pfizer ne réduise le choix proposé et n’entraîne des hausses de prix pour les consommateurs sur ces marchés.
Pour apaiser les craintes de la Commission, Pfizer a proposé de renoncer à un certain nombre d’activités relatives aux vaccins – programmes de vaccination des félins, vaccins bovins contre la pasteurellose et les affections respiratoires, vaccins porcins contre la pneumonie enzootique, vaccins équins contre la grippe et le tétanos –, à plusieurs catégories de médicaments – sédatifs, antibiotiques (tétracyclines, pénicillines et céphalosporines) et parasiticides –, ainsi qu’à un type d’additif alimentaire médical – les sels de réhydratation oraux –, sur plusieurs marchés nationaux. Pfizer a aussi proposé de céder les installations de production de Wyeth implantées à Sligo, Irlande.
Ainsi, l’opération doit être encore validée par les autorités de régulation américaines et par un certain nombre d’autres juridictions. Elle doit aussi être approuvée par les actionnaires de Wyeth. Selon Pfizer, l’accord pourrait être finalisé à la fin du troisième trimestre de cette année ou dans le courant du quatrième trimestre.