Calendrier vaccinal 2013: une baisse des dépenses de vaccins des Français de plus de 65M€
Selon une étude d’IMS Health, le nouveau calendrier vaccinal « simplifié », publié ce mois‐ci par le Comité Techniques des Vaccinations (CTV) et l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), pourrait entraîner d’ici la fin 2014 une baisse des dépenses de vaccins en France de 66 M€ en prix publics TTC (hors vaccin anti-‐papillomavirus humain, HPV).
Ce calendrier vaccinal simplifié vise en priorité à augmenter le taux de couverture vaccinale. A périmètre constant, il représente toutefois une baisse de CA de 47 M€ en prix fabricant hors taxes, soit 15 % du CA réalisé sur celui‐ci. IMS Health a calculé cette valeur sous diverses hypothèses, en supposant que tous les prescripteurs appliquaient sans délai le nouveau calendrier à partir de mai 2013, que les prix des vaccins ne variaient pas et que les taux de couverture 2012 restaient constants.
L’essentiel des économies provient des nourrissons et des adultes
Pour les nourrissons, les 30,5 M€ TTC d’économies résultent principalement du passage du schéma initial 3+1 au « schéma simplifié » 2+1 pour l’ensemble des vaccins diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, haemophilus influenzae B, hépatite B. Pour les adultes, les économies estimées à 33 M€ TTC proviennent du passage d’une vaccination de rappel tous les 10 ans sans âge fixe à une vaccination à âge fixe tous les 20 ans : 25, 45 et 65 ans puis tous les 10 ans à partir de 65 ans (75, 85, etc.).
L’économie réalisée sur la population des enfants et adolescents de 6 à 18 ans est plus faible (2,6 M€ TTC). Elle résulte principalement de la suppression du rappel à 16 et 18 ans (-8,7 M€ TTC), la vaccination DTCaPolio à 6 ans et dTcaPolio à 13 ans conduisant à une augmentation de 6,1 M€ TTC.
« Nous avons exclu du calcul le vaccin anti-‐HPV contre le cancer du col de l’utérus, précise Stéphane Sclison, responsable de l’étude chez IMS Health France, car nous n’avons pas d’hypothèse sur la manière dont les parents vont réagir à la recommandation qui abaisse à 11 ans l’âge de la vaccination. Nous avons, en effet, constaté que les parents confondent souvent âge de la vaccination et âge des premiers rapports sexuels ! Une estimation serait donc trop hasardeuse ». Il ajoute qu’à l’avenir « la méthodologie mise au point pour cette étude, fondée sur des données d’observation en vie réelle robustes, permettra de suivre la manière dont un calendrier vaccinal est adopté des Français. »
Pour le Pr Claude Le Pen, économiste de la santé et consultant pour IMS Health France, si le but recherché par la simplification du calendrier n’est pas de réaliser des économies, celles-‐ci pourrait néanmoins permettre d’absorber sans surcoût – ou avec un faible surcoût – l’amélioration de la couverture vaccinale qu’on ne peut encore aujourd’hui estimer avec précision. « Nous aurions alors un bon exemple de gains de productivité dans la santé publique » note‐t-‐il. « Mesurer et appréhender les enjeux de la Santé »
Source : IMS Health