Cancer colorectal: QIAGEN Marseille signe un accord de licence mondial avec Inserm Transfert
QIAGEN Marseille, une filiale de QIAGEN jusqu’ici connue sous le nom d’IPSOGEN, un « profiler » des cancers qui développe, fabrique et commercialise des tests de diagnostic moléculaire pour les cancers, a annoncé lundi la signature d’un accord de licence mondial avec Inserm Transfert sur les mutations du gène HSP110.
L’identification des mutations du gène HSP110 permettra aux oncologues de caractériser les cas d’instabilité des microsatellites (MSI), une anomalie génétique qui touche environ 15% des patients atteints d’un cancer colorectal (CRC). La MSI est le résultat d’une défaillance du mécanisme de réparation de l’ADN (MMR [1]) causée par l’altération de l’un des 4 principaux gènes du MMR : MSH2, MLH1, MSH6 ou PMS2. Les patients porteurs d’une MSI ont un pronostic plus favorable et répondent différemment aux chimiothérapies. Pour environ un tiers d’entre eux, ils sont atteints d’une forme héréditaire de cancer colorectal appelée syndrome de Lynch. Cette sous-population de patients ayant un risque plus élevé de développer un second cancer, il est essentiel qu’elle soit précisément diagnostiquée.
L’équipe d’A.Duval de l’Inserm a récemment publié dans Nature Medicine [2] qu’une mutation, jusqu’ici inconnue, dans le gène codant pour la protéine HSP 110 (une protéine de choc thermique – HSP pour Heat-Shock Protein) était associée à une survie prolongée et une meilleure réponse au traitement des patients atteints d’un CRC de phénotype MSI. Cette protéine, dite chaperonne, favorise en effet la survie des cellules tumorales en prévenant leur apoptose (leur autodestruction) et en protégeant les protéines oncogéniques de la dégradation.
Sur la base de ces résultats, QIAGEN Marseille entend développer des tests moléculaires qui pourraient être utilisés en routine par les laboratoires de diagnostic.
Vincent Fert, Directeur général de QIAGEN Marseille déclare : « Le kit diagnostique des mutations HSP110 viendra en complément de la gamme de « diagnostics compagnons » Therascreen de QIAGEN, dont les tests KRAS et BRAF, pour la prise en charge des cancers colorectaux. Il devrait permettre d’établir plus aisément le phénotype MSI de ces cancers et apporter des informations essentielles aux cliniciens. L’accord que nous venons de signer avec un institut prestigieux, à la pointe de la recherche mondiale en cancérologie, illustre une nouvelle fois notre stratégie qui vise à créer de la valeur à partir de biomarqueurs clés qui permettent d’améliorer la prise en charge des patients atteints de cancer. »
Cécile Tharaud, Président du Directoire d’Inserm Transfert, ajoute : « La médecine personnalisée est l’un des principaux défis à venir de la médecine moderne. Dans ce domaine stratégique, source de progrès thérapeutiques, nous sommes très fiers de contribuer au développement d’une société de biotechnologie européenne à la pointe de cette compétition internationale. »
[1] Le système MMR répare les erreurs qui peuvent intervenir dans la réplication de l’ADN, inhibe les recombinaisons entre des séquences ADN différentes et provoque l’apoptose face à certains dommages de l’ADN.
[2] Expression of a mutant HSP110 sensitizes colorectal cancer cells to chemotherapy and improves disease prognosis. Nat Med. 2011 Sep 25;17(10):1283-9.
Source : QIAGEN Marseille