Cancer de la prostate: résultats encourageants pour Zytiga® de Janssen
L’acétate d’abiratérone, commercialisée sous le nom de Zytiga par le laboratoire pharmaceutique Johnson & Johnson, a freiné la propagation de cancers métastasés de la prostate de près de 60% chez des hommes ne répondant plus aux thérapies hormonales et pas encore traités avec de la chimiothérapie, selon un essai clinique présenté samedi à la 48e conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO).
Les résultats observés dans les analyses intérimaires pré-spécifiées de l’étude randomisée de phase III contrôlée par placebo, COU-AA-302, ont démontré que les patients souffrant d’un cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (CPMRC) traités avec de l’acétate d’abiratérone (Zytiga®) plus de la prednisone ont bénéficié d’une amélioration statistiquement significative de leur survie sans progression radiographique (SSPR) et de tous les critères d’évaluation secondaires par rapport aux patients traités par la combinaison placebo plus prednisone.
Les résultats, annoncés aujourd’hui par Janssen, ont aussi montré une tendance de survie globale (SG) moyenne accrue (l’un des critères d’évaluation principaux) chez les patients recevant Zytigaplus de la prednisone. L’étude incluait 1 088 patients asymptomatiques ou modérément symptomatiques souffrant d’un CPMRC et n’ayant jamais suivi de chimiothérapie.
Il s’agit de la première étude randomisée à démontrer un bienfait en termes de survie sans progression radiographique et une tendance de survie globale accrue chez ce type de patients.
« Ce médicament prolonge des vies et donne aux malades plus de temps durant lequel ils ne ressentent pas de douleur résultant de la progression du cancer », explique le Dr Charles Ryan, professeur de médecine clinique à l’Université de Californie à San Francisco (ouest), principal auteur de cette étude clinique internationale.
Dans le groupe du Zytiga, les malades ont eu un répit de près de 16 mois avant que leur cancer métastasé de la prostate n’empire de nouveau, comparé à 8,3 mois dans l’autre groupe, précise le Dr Ryan.
Il a indiqué qu’il s’agissait « d’une analyse intermédiaire des résultats de cet essai clinique dont les conclusions finales seront achevées en 2014 ».
Mais « il apparaît d’ores et déjà que ce médicament -administré par voie orale– pourrait être utilisé à des stades plus précoces du cancer de la prostate et être ainsi prescrit à un plus grand nombre de patients », selon ce médecin.
En 2011, l’agence américaine de réglementation des produits alimentaires et des médicaments (FDA) avait donné son feu vert à la mise sur le marché du Zytiga selon une procédure accélérée, pour des hommes dont le cancer de la prostate, devenu résistant aux thérapies hormonales standard, s’était propagé à d’autres organes. La décision de la FDA s’est fondée sur les résultats d’un essai clinique international qui montrait l’efficacité du Zytiga chez des malades ayant achevé sans succès de la chimiothérapie et se trouvant à un stade plus avancé de ce cancer.
Janssen prévoit de soumettre des demandes de commercialisation auprès des autorités règlementaires pour étendre l’utilisation de ZYTIGA chez les hommes souffrant de CPMRC et n’ayant pas suivi de chimiothérapie, au cours du second semestre de 2012.
Quelque 241.000 nouveaux cancers de la prostate seront diagnostiqués aux Etats-Unis en 2012 et 28.000 hommes en décéderont, selon l’American Cancer Society.
Source : Janssen et AFP