Cancer : le rapport de l’INCa sur la chimiothérapie en France en 2010
L’INCa publie son rapport qui recense et analyse les évolutions récentes de la pratique de la chimiothérapie des cancers dans les établissements de santé. L’augmentation du nombre de malades traités a augmenté de + 24 % sur les cinq dernières années. Cinq pathologies cancéreuses (digestif, sein, poumon, gynécologie et hématologie) représentent à elles seules près de 78% des chimiothérapies réalisées en 2009.
Si le nombre de malades traités pour cancer a augmenté de 12 % par rapport à 2005 celui des patients traités par chimiothérapie a augmenté de plus de 24%. Ceci s’explique en particulier par le fait que la chimiothérapie devient un traitement de référence pour de nombreux cancers et par la mise sur le marché de nouvelles molécules.
Cinq pathologies cancéreuses (digestif, sein, poumon, gynécologie et hématologie) représentent à elles seules près de 78% des chimiothérapies réalisées en 2009. En 2009, les molécules anticancéreuses innovantes et coûteuses, inscrites sur la liste permettant un remboursement en sus du GHS, représentaient 57% du coût total ces médicaments, soit plus de 1.03 milliards d’euros (hors secteur privé). Le coût annuel de ces médicaments anticancéreux a augmenté de 6.5% entre 2008 et 2009. Pour la deuxième année consécutive, les dépenses des molécules dites de « biothérapies » sont majoritaires et représentent 57% des coûts des molécules anticancéreuses.
De 2004 à juillet 2010, 30 nouvelles molécules ont obtenu une première autorisation de mise sur le marché en oncologie, parmi lesquelles près de la moitié appartiennent aux nouvelles classes de molécules ciblées sur un phénomène biologique. Ces traitements ne sont efficaces que si un test moléculaire effectué sur la tumeur du patient identifie un biomarqueur, confirmant l’intérêt de la prescription. Pour faciliter ce ciblage, l’Institut National du Cancer a mis en place un programme de détection des biomarqueurs au sein des plateformes de génétique moléculaire des cancers réparties sur l’ensemble du territoire. Ces 28 plateformes régionales réalisent des tests moléculaires pour l’ensemble des patients afin de leur permettre de bénéficier d’une prise en charge personnalisée et ciblée.
Ces médicaments innovants sont remboursés aux établissements sous réserve de respecter les « référentiels de bon usage » produits par l’INCa et l’Afssaps. Ces référentiels, disponibles sur le site de l’InCa couvrent l’ensemble des pathologies cancéreuses les plus fréquentes et sont actualisés au moins une fois par an.
La chimiothérapie orale est en pleine expansion. Ces médicaments, qui ne font pas l’objet de « réserve hospitalière » sont délivrés dans les officines et sont pris à domicile. Ces molécules peuvent être (selon les cas) employées en complément de molécules intraveineuses administrées en milieu hospitalier, s’y substituer, mais aussi être utilisées exclusivement.
Le rapport propose plusieurs pistes de réflexion afin d’améliorer, en termes de sécurité et de maîtrise des coûts, l’usage de toutes les molécules anticancéreuses, quel que soit leur mode d’administration.
Télécharger le rapport Situation de la chimiothérapie des cancers en 2010 (2.64 MB)
Source : INCa