Cancérologie: Roche et l’Institut Gustave Roussy renouvellent leur alliance
La laboratoire pharmaceutique Roche vient de renouveler son partenariat, avec le Service des Innovations Thérapeutiques Précoces (SITEP) de l’Institut de Cancérologie Gustave Roussy, premier centre européen dans les traitements contre le cancer. Objectif: favoriser l’accès précoce aux molécules innovantes en grâce aux essais cliniques de phases I et II.
Au-delà du renouvellement de cet accord portant principalement sur le déploiement de nouveaux métiers de recherche clinique : médecin investigateur, planificateur, logisticien…, c’est une alliance avec Genentech qui est annoncée aujourd’hui par le Directeur Général de Gustave Roussy, le Professeur Alexander Eggermont et par le Président de Roche France, Corinne Le Goff.
« L’objectif de cette « alliance agreement » signé entre Gustave Roussy et Genentech vise à garantir la conduite à Gustave Roussy d’essais de phases I et II avec des molécules issues du pipeline de Genentech » explique Corinne Le Goff. Le Professeur Eggermont est en effet convaincu que la lutte contre le cancer ne sera remportée qu’à travers une approche pluridisciplinaire et collaborative : « chacun des acteurs de la recherche et de l’innovation (établissements de santé, unités de recherche, industriels, autorités de santé, patients) doit apporter le meilleur de ses compétences » confirme-t-il.
« C’est la première fois que nous signons un accord de ce type hors des Etats-Unis » renchérit Stuart Lutzker, Vice-président de Genentech en charge de la recherche clinique précoce en oncologie. « Ce partenariat nous permet de discuter des nouvelles voies dans lesquelles nous nous engageons de manière proactive avec les investigateurs de Gustave Roussy et d’avoir recours à leur expertise plus en amont dans le processus de développement des médicaments ».
Une arrivée plus rapide des innovations au « lit du malade »
La lutte contre le cancer demande un effort de recherche scientifique considérable. Celle-ci passe par des partenariats associant des chercheurs de l’hôpital, du monde académique et des industriels du médicament. Ainsi, les PPP bénéficient à tout le monde : aux patients pour accéder plus rapidement aux molécules innovantes, aux chercheurs, pour mieux comprendre ce qui se passe, et aux industriels, pour accélérer et optimiser le développement des nouvelles molécules. A la base du concept de recherche translationnelle, les PPP permettent d’assurer la continuité entre recherche et soins pour accélérer l’arrivée des innovations thérapeutiques « au lit du malade ».
« Les partenariats public – privé sont déterminants pour l’accès aux innovations thérapeutiques en oncologie. Le patient est au coeur du dispositif, c’est un partenaire qui a des droits : droit à la recherche clinique, et droit à l’innovation » souligne Gilles Vassal, Directeur de la recherche clinique à Gustave Roussy.
Les principaux objectifs de l’ « Alliance Agreement » Genentech – Gustave Roussy sont la mise au point de nouvelles molécules contre le cancer et de biomarqueurs associés ; l’accroissement du nombre d’essais cliniques de phases précoces (I et II) ; l’implication des chercheurs de Gustave Roussy beaucoup plus en amont dans le processus de développement de futurs médicaments. « Cette collaboration avec Genentech est très importante pour nous et encore plus pour les patients qui sont soignés à Gustave Roussy », indique le Pr Eggermont.
En effet, grâce à cette Alliance, Gustave Roussy aura un accès élargi aux thérapies ciblées expérimentales mises au point par Genentech et pourra en faire bénéficier ses patients lors d’essais cliniques encadrés par les autorités de santé françaises. «Nous avons 14 essais cliniques en cours ou sur le point de démarrer à Gustave Roussy » précise Stuart Lutzker.
L’enjeu thérapeutique des essais précoces
Les essais de phase I constituent la clé du développement des innovations thérapeutiques en cancérologie. Leur déploiement nécessite une équipe pluridisciplinaire performante et attentive aux besoins et attentes de patients le plus souvent en situation d’échec thérapeutique. Le SITEP a ainsi été créé pour piloter et déployer l’activité des essais précoces. En oncologie, les essais de phase I évaluent la sécurité d’emploi d’une nouvelle molécule, son devenir dans l’organisme, les effets indésirables qu’elle peut produire chez l’homme et permet d’obtenir les premières données relatives à son activité anti-tumorale. « La principale mission du SITEP consiste à offrir aux patients en situation d’échec thérapeutique l’accès rapide à des molécules innovantes, prometteuses, mais ne disposant pas encore d’une autorisation de mise sur le marché » précise le Pr Jean-Charles Soria. Pour lui, les essais précoces vont devenir «le pilier indispensable à la mise en place de la médecine personnalisée ».
Actuellement, la France participe à 52% des essais précoces menés par Roche en oncologie à travers le monde. C’est le second rang mondial, après les Etats-Unis et loin devant l’Allemagne. « La bataille des équipes de Roche France ? Faire en sorte que la France soit située le plus haut possible dans la compétition mondiale » conclut Corinne Le Goff.