Coqueluche : la couverture vaccinale augmente, la virulence de la bactérie diminue
Grâce à la surveillance de la coqueluche menée en France, des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont analysé Bordetella pertussis, la bactérie responsable de la coqueluche. Ils ont identifié pour la première fois, parmi les souches circulantes, des bactéries n’exprimant pas certains facteurs de virulence, comme la toxine bactérienne, contre lesquels le vaccin est dirigé. Ces observations confirment le succès des campagnes de vaccination menées en France depuis les années 1960.
Grâce à la surveillance de la coqueluche menée en France, des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS ont analysé Bordetella pertussis, la bactérie responsable de la coqueluche. Ils ont identifié pour la première fois, parmi les souches circulantes, des bactéries n’exprimant pas certains facteurs de virulence, comme la toxine bactérienne, contre lesquels le vaccin est dirigé. Ces observations confirment le succès des campagnes de vaccination menées en France depuis les années 1960.
En comparant des bactéries circulant dans différentes régions du monde, ayant pratiqué une vaccination massive des enfants contre la coqueluche ou non, l’équipe de Prévention et thérapie moléculaires des maladies humaines (Institut Pasteur/URA CNRS 3012) avait pu démontrer l’année dernière que la vaccination contre la coqueluche a permis de contrôler les souches semblables à celles contenues dans le vaccin de première génération… mais que d’autres circulent encore.
Les chercheurs avaient en outre observé que la présence de certaines séquences dans le génome bactérien pourrait permettre l’élimination progressive des gènes codant les facteurs de virulence.
Aujourd’hui, grâce à une analyse génétique des isolats collectés en France, les scientifiques confirment leur hypothèse : leurs travaux montrent qu’en 2007 sont apparues pour la première fois des souches de Bordetella pertussis n’exprimant pas certains facteurs de virulence de la bactérie, comme sa toxine, et que les gènes codant ces facteurs ont été totalement éliminés ou inactivés du génome bactérien.
Ces observations encouragent ainsi à poursuivre la politique française de vaccination contre la coqueluche menée depuis 1960, et faisant appel depuis 1998 pour les enfants et les adolescents, et depuis 2004 aussi pour les adultes, à un nouveau vaccin ciblant spécifiquement les facteurs de virulence des bactéries. La couverture vaccinale élevée pourra sans doute ainsi accélérer le contrôle de la coqueluche.
Source : First report and detailed characterization of Bordetella pertussis isolates not expressing pertussis toxin or pertactin, Vaccine, publié en ligne le 8 août 2009.
doi:10.1016/j.vaccine.2009.07.074
V. Bouchez (1), D. Brun (1), T. Cantinelli (1,2), G. Dore (1), E Njamkepo (1), N. Guiso (1).
(1) Institut Pasteur, unité Prévention et Thérapie Moléculaires des Maladies Humaines, URA-CNRS 3012.
(2) actuellement dans le groupe Groupe à 5 ans Microorganismes et Barrières de l’hôte, Institut Pasteur.
___
Photo : Bordetella pertussis, bacille de Bordet Gengou. © Institut Pasteur Service Photo